• La "VIE REVEE " de l'occupant pendant la guerre à PARIS

    Soldats allemands à Paris en 1940. 

     

    Les soldats allemands adoraient Paris et ses plaisirs : magasins chics, restaurants, cabarets… Réédition d'un journal destiné à les informer sur les plaisirs de la capitale.

    En jetant un dernier regard sur Paris, le 8 août 1944, Ernst Jünger note dans son 

    Journal parisien : «Les villes sont femmes et ne sont tendres qu'aux vainqueurs.» Il songe évidemment à la capitale française.

    Dieu sait si les Allemands l'ont bien aimée durant la guerre et combien ils ont regretté de devoir la quitter. Jusqu'en 1944, un séjour à Paris était synonyme de vacances et de plaisirs. Le «Grand Paris» a été l'objet de toutes les vénérations, car il faut bien avouer que, pour ceux qui étaient alors du côté du manche, c'est-à-dire quelques collaborateurs et surtout les forces d'occupation, la vie parisienne avait quelque chose de savoureux. Aussi, pour faciliter l'existence de l'occupant, les Allemands ont-ils publié un magazine bimensuel, siégeant sur les Champs-Élysées, notamment destiné, comme l'indique son sous-titre, à savoir «que faire à Paris?» (Wohin in Paris ?). 

     

    Une vie rêvée

    Les éditions Alma ont eu la judicieuse idée d'en publier certains extraits qui permettent de mieux entrer dans le quotidien de ces années 1940-1944.

    Le Guide allemand de Paris  informe ses lecteurs de tout ce qui est intéressant dans la capitale. On y évoque des questions pratiques (le métro, les musées, les courses hippiques, etc.), mais aussi les expositions, les grands magasins chics.

    Le journal allemand fait les louanges de certains acteurs français, comme Fernandel ou 

    Jean Marais, il apprécie particulièrement les chansons de Piaf, de Trenet et de Maurice Chevalier («un vrai Titi parisien», en français dans le texte).

    La culture plus traditionnelle n'est pas oubliée, avec notamment des«anecdotes historiques sur Paris» destinées à capter «l'esprit» de la capitale. Mais ce sont évidemment les cabarets, les théâtres (on vante Les Mouches de Sartre, même si le journal déplore la longueur de la pièce), les Folies Bergère et surtout les restaurants à la mode qui ont les faveurs du guide. Maxim's est notamment très couru.

    Göring avait songé à réserver l'institution aux seuls ­Allemands. Il en fut dissuadé par les nazis eux-mêmes. Comment s'amuser à Paris sans les Parisiens? Arno Breker affirme que jamais avant et après l'Occupation le grand lieu de rendez-vous parisien ne fut aussi brillant.

    Évidemment, ce guide étrange et fascinant décrit une vie rêvée qui était fort loin du quotidien de la plupart des Parisiens de l'époque.

    Ce que résume à merveille le mot de Galtier-Boissière à l'occasion du ­retour des cendres de l'Aiglon aux Invalides:

    «Les Parisiens qui ­crèvent de froid préféreraient du charbon à des cendres.» 

    Où sortir à Paris? Le guide du soldat allemand 1940-1944. Alma, 160 p., 19 €. 

    « NOVEMBRE 1942
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