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    1942

     

     

     

     

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    1942

     

     

     

     

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    La mode, activité économique très liée à l’image de la France à l’international, a été un enjeu majeur sous l’Occupation du pays par l’Allemagne nazie (1940-1944). L’Occupation a fait peser sur ce secteur une pression économique importante : interdiction de commercer avec le monde, pénurie de matières premières, marché noir, prélèvements allemands… Loin de brimer la créativité, ces nouvelles contraintes obligent les grands couturiers à repousser les limites de la création en utilisant de nouveaux matériaux et de nouvelles techniques. En ce qui concerne la vie quotidienne, faire du neuf avec du vieux devient le souci premier des Français alors que les cartes de rationnement et le marché noir se développent peu à peu. La haute couture doit s'adapter aux exigences de l'Occupation allemande. Mais celle-ci ne ternit pas le rayonnement et le prestige de la haute couture française.

     

     

     

    A la Libération, des nouvelles habitudes vestimentaires apparus pendant ces cinq années d'occupation naît une mode nouvelle plus à l'écoute des demandes des femmes françaises. À noter que le bouleversement quant à la mode sous l’Occupation se concentre surtout à Paris. En province, si les restrictions ont bien sûr un effet sur l’habillement, le phénomène est plus diffus et les recherches visant à adapter la mode aux contraintes de la guerre se concentrent bien dans la capitale.

      

      

    Les contraintes économiques, matérielles et politiques exercées par la guerre sur le secteur de la mode

    La pénurie vestimentaire (contraintes économiques)

      

     

     

    Sous l'Occupation, de simples gestes habituels, tels changer de chaussures ou acheter un vêtement chaud deviennent un calvaire en raison du rationnement qui n'épargne pas l’habillement ; c'est pourquoi un marché noir voit le jour.

    On peut définir plusieurs causes à cette pénurie vestimentaire:

    • la ligne de démarcation entraîne des difficultés d'approvisionnement d'une région à l'autre : Paris ne reçoit plus de tissu en provenance du Nord, du Pas-de-Calais et des Vosges, les trois quarts des usines de chaussures situées en zone occupée sont incapables d'approvisionner la zone libre.
    • Le manque de main-d'œuvre : un million et demi de prisonniers de guerre sont retenus en Allemagne, des dizaines de milliers d'employés dans les usines de textile et de confection ne sont pas remplacés.
    • Les réquisitions allemandes : en application des conventions d'armistice, les Allemands exigent des livraisons de matières premières dans des quantités très importantes. Ainsi les matières les plus rares et les plus chères comme le cuir et la laine sont expédiées en priorité vers l'Allemagne. Ainsi avant 1939, 60 millions de paires de chaussures à semelle de cuir étaient fabriquées, il n'y en a plus que 8 à 10 millions en 1940 dont 6 millions doivent être livrées au Reich.

      

      

    Les contraintes juridiques

    Cette pénurie vestimentaire se manifeste sous différentes formes. En octobre 1940 est créé un Comité d'organisation du vêtement chargé de la répartition des textiles. Dès l'été 1940, une sévère réglementation sur le cuir est mise en place alors qu'il s'agit pourtant de la matière première pour fabriquer les chaussures et les accessoires. En décembre 1940, les chaussures à double et triple semelle de cuir sont interdites et à partir de janvier 1941, un décret interdit la fabrication des grands sacs en cuir et réglemente la fabrication des ceintures de cuir qui ne doivent dorénavant pas dépasser quatre centimètres de largeur.

    Parmi les accessoires affectés par les restrictions, le bas de soie est celui qui pose aux utilisatrices le plus de problèmes[1]. Un système de bons d'achat délivrés par la mairie est également mis en place. Il donne droit à l'attribution d'une paire par personne. En septembre 1940, un décret rend obligatoire la déclaration des stocks des matières premières textiles.

    En même temps que la création de la carte de vêtements en juillet 1941 est instaurée une carte d'acheteur couture-création qui est délivrée aux consommateurs de haute couture. En plus de mesures touchant les matières premières, les créateurs doivent respecter un certain nombre de mesures concernant la présentation de leurs collections : en 1941, ils doivent se limiter à la fabrication de 100 modèles et doivent concevoir leurs modèles avec une discipline économique stricte. Cependant quelques maisons de couture bénéficient de dérogations et se voient octroyer un supplément de matières premières contingentées. Ce système de dérogation qui touche 85 maisons de couture en 1941 a sûrement prévenu la disparition de la haute couture.

    On pourrait penser que la création se trouve brimée sous l'Occupation tant les mesures imposées par le gouvernement de Vichy et les Allemands sont contraignantes : les mesures d'avril 1942 interdisent aux créateurs de confectionner des pantalons avec revers, des vestes à soufflets, des pardessus à martingales, elles leur imposent également une longueur maximale pour les ourlets en vue d'économiser le tissu. En juillet 1942, la fabrication de spencer de garçonnet, de veston, de blouse à col marin est interdite.

      

      

    Les contraintes matérielles

    Les conventions d'armistice conclues entre la France et l'Allemagne ont de lourdes conséquences sur la production textile en France : les Allemands demandent qu'on leur envoie d'importantes livraisons de laine et de produits finis. Les créateurs de mode sont donc obligés de renouveler leur savoir-faire une fois les réserves d'avant-guerre épuisées. Ils sont donc obligés de se familiariser avec d'autres matières comme les fibres artificielles (rayonne et viscose seront les plus utilisées) du fait de l'arrêt des importations : la laine d'Australie, le coton des États-Unis, la soie d'Extrême-Orient ne peuvent plus arriver. Cela paralyse également les usines de parfum de Grasse et Cannes qui ne peuvent plus recevoir de fleurs de Madagascar ou de Bulgarie et sont obligées de réduire leur production.

     

     

     

    La défaite entraine des conséquences matérielles : la ligne de démarcation empêche certaines femmes de s'habiller à Paris donc elles reportent leurs demandes sur des couturières locales qui deviennent vite surchargées de travail.

    Jusqu'au 7 juillet 1940, Lyon est occupé par les Allemands, pourtant même après être redevenue libre, la « capitale de la soie » ne peut plus assumer son rôle : les tissus précieux disparaissent des comptoirs ou partent vers l'Allemagne, ainsi le maréchal allemand Hermann Göring s'en fait expédier de très grosses quantités. Il devient très difficile de se procurer ne serait-ce que de la laine ou du coton.

     

      

      

    La réaction des consommateurs

    Ces pénuries vestimentaires obligent donc les hommes et les femmes françaises à se munir d'une carte de points textiles pour acquérir de nouveaux vêtements. Les plus riches d'entre eux achètent leurs habits au prix fort au marché noir au après des grands couturiers mais cela représente une minorité. La guerre et l'Occupation transforment la mode : le vêtement doit avant tout être pratique c'est pourquoi les créateurs rivalisent d'ingéniosité pour en faire des pièces à la fois utilitaires et esthétiques avec peu de moyens.

      

      

      

    Les femmes face aux restrictions

    Les difficultés au quotidien

    Les mères de famille, qui assument traditionnellement et totalement les tâches domestiques que la guerre et la pénurie rendent encore plus pesantes, vivent mal les contraintes de l’Occupation. Le ravitaillement est pour elles une obsession : dès 5 heures du matin, d’après des rapports de police de 1942, des ménagères se pressent devant le magasin Au Bon Marché pour obtenir un peu de pain et de matière grasse. La journée d’une parisienne est ainsi rythmée par de nombreux déplacements et d’interminables queues pour obtenir des tickets de rationnement et acheter de quoi manger. Les déplacements doivent être rapides et se font à vélo. Dominique Veillon explique que l’univers des femmes est limité à « Vivre et survivre »[4]. Pourtant, la créativité des parisiennes semble se jouer de l’occupation. On a par exemple le modèle d’une ceinture composée ironiquement petits objets représentant les boissons qu’on ne peut trouver à cause des restrictions.

     

      

      

    Une nouvelle garde-robe grâce au système D

    Chez la femme, on essaie donc de renouveler sa garde-robe en fonction de ses besoins et surtout de ses moyens : la garde-robe minimum au-dessous de laquelle une femme est autorisée à faire une demande de bons est « deux robes, deux tabliers ou blouses, un imperméable, deux paires de gants d'hiver, un manteau d'hiver, trois chemises de jour, deux combinaisons, trois culottes, six paires de bas, six mouchoirs ». Par conséquent l'acquisition d'un nouvel habit se fait de manière stratégique. C'est pourquoi les magazines féminins et la radio se mettent à prodiguer des conseils aux ménagères pour contourner les restrictions : elles sont encouragées à choisir des vêtements qui font plus d'une saison, de confectionner elles-mêmes leurs robes en raccommodant des pièces de tissus différents. Les femmes trouvent donc auprès des magazines féminins une aide précieuse pour faire face à leurs problèmes quotidiens :

     

    1040Le Petit Écho de la Mode, Marie-Claire et Le Figaro proposent des solutions miracles pour contourner les tickets de vêtements. Les femmes sont sommées de tirer profit du moindre bout de tissu pour confectionner par elles-mêmes de nouvelles pièces sans points ni marché noir, la récupération devient donc indispensable car il n'y a pas moyen de faire autrement.

    Dans son ouvrage La mode sous l'Occupation, Dominique Veillon affirme qu'un « quotidien parisien, Le Matin, en août 1944, donne la marche à suivre pour fabriquer soi-même des mocassins »[7]. Tout le monde cherche à confectionner par lui-même un accessoire qui complètera sa tenue : on fouille dans les armoires et les tiroirs à la recherche d'un bout de dentelle ou de laine qui pourrait retrouver une seconde jeunesse.

    Dans ce même esprit de la récupération des vêtements usagés se développe le marché aux Puces qui est un bon moyen de trouver à bas prix des pièces de qualité.

      

     

    Gene Tierney - 1941

      

    Un devoir de dignité face à l’occupant

    « Tact, discrétion et sobriété sont les principales caractéristiques de la mode »[8] vestimentaire sous l’Occupation. En effet, dès le début des hostilités le tailleur s’impose et le gouvernement met en avant une mode géométrique, structurée dont les modèles « sont adaptés aux circonstances présentes : sobriété dans les coloris et simplicité dans la ligne . Cependant, ces silhouettes se révèlent pleines de créativité quand on s’intéresse aux accessoires de mode, souvent extravagants et démesurés. L’inventivité dans la mode chez les Parisiennes sous l’occupation témoigne d’un devoir de « dignité » face à l’occupant. Si les gants et surtout les chapeaux témoignent d’une résistance face à l’austérité imposée par l’occupation, ce n’est pas le cas des foulards qui semblent au contraire particulièrement utilisés par le gouvernement pour des fins de propagande.

      

      

      

    Une nouvelle mode masculine

    La pénurie se fait encore plus ressentir chez les hommes en effet les règles de rationnement sont encore plus strictes : en 1942, elles interdisent pour les costumes ou les pardessus tout soufflet, pli, creux, empiècement, martingale, gilet croisé et les culottes de golf.

     

     

    Le pantalon n'a quant à lui plus droit qu'à une seule poche-revolver. De ces contraintes naît une nouvelle mode masculine : celle du zazou.

     

     

     

    Cet accoutrement est inspiré du zoot suit d'origine afro-américaine : veste trop longue, au épaules tombantes, aux tissus voyants, pantalons serrés en entonnoir à dix centimètres au-dessus de la cheville, souliers à triple semelles, socquettes blanches et fine cravate, le zazou définit une nouvelle silhouette, une nouvelle mode qui se veut résolument jeune. Mais le zazou symbolise aussi un nouvel état d'esprit. Il s'agit du premier mouvement de revendication populaire d'une jeunesse qui impose ses propres codes : jazz, swing, le zazou danse sur les rythmes américains et entend bien s'exprimer contre la toute-puissance de ses aînés.

      

      

    La réaction des créateurs

    La nécessité du système D chez les créateurs

    La recherche d’un compromis entre élégance et restrictions

    Même les créateurs se mettent à faire de nouvelles pièces avec des vieilles, par exemple ils sont vite obligés de récupérer le fil qui a déjà servi sur de vieux vêtements faute de pouvoir s'en procurer.

    L'activité reprend dans la haute couture, c'est ce que le directeur de la maison de couture Jean Patou affirme dans un reportage de Violette Leduc réalisé pour le compte du magazine féminin Elle fin août 1940 : « il faut tirer un trait sur le passé, se persuader qu'on ne construit pas du neuf avec de vieux débris et rajeunir la couture ». Jeanne Lanvin explique quant à elle qu'il faut « s'adapter aux circonstances actuelles en créant du simple qui soit très beau », Nina Ricci, se montre pour sa part optimiste sur l'avenir de la haute couture: « mes clientes qui avaient tout perdu pendant l'exode viennent me voir et remontent leur garde-robe. Je vous affirme que mes ouvrières n'ont rien perdu de leur agilité, de leur ingéniosité pendant leur inactivité forcée ».

     

     

     

    Combiner le manque de matériau et l'élégance est un vrai casse-tête pour les créateurs, face aux nouveaux impératifs de rationnement, les créateurs se doivent d'inventer des solutions de remplacement. Ainsi des matières comme le caoutchouc, les vieux pneus, l'acier, le bois ou la paille tressée sont utilisées comme ressemelage pour remplacer le cuir. Les bottiers s'efforcent toutefois de créer des gammes de chaussures séduisantes et accessibles.

     

     

     

    Des avancées spectaculaires ont lieu à l'issu des années d'occupation notamment au niveau de l'utilisation des textiles artificiels pour remplacer la laine, cela aura pour conséquence de révolutionner l'habillement et d'engendrer une nouvelle mode qui perdure dans les années 1950 et 1960.

     

      

      

     

    Le retour aux matières naturelles

    À partir de 1941, le semelage de bois devient à la mode, le magazine féminin Marie-Claire annonce d'ailleurs à ses lectrices qu'« elles arrivent de la forêt, les chaussures de l'armistice ». La semelle de bois devient donc un grand classique de la mode sous l'occupation. Maurice Chevalier en fait même un titre de chanson : La Symphonie des semelles de bois. Les couturiers s'accommodent de cette restriction qui touche le cuir pour former leurs tenues : Maggy Rouff associe ses robes de printemps avec des souliers à semelle de bois dès 1941 et Alix complète ses robes d'été paysannes par des sabots de bois. Même en zone libre, le bois remplace le cuir dans les semelles. Pour encourager la créativité des professionnels de la mode, on leur propose de confectionner des chaussures « hors rationnement » c'est-à-dire en promouvant de nouvelles matières non contingentées comme les cuirs artificiels, les feutres, le bois, la paille, le raphia… Une exposition de ces modèles est organisée au 75, avenue des Champs-Élysées du 3 au 14 juillet 1941 pour les faire connaître au public. Ainsi l'espadrille ou la sandale de plage en raphia remportent tous les suffrages pour la saison estivale mais l'hiver la coquetterie est soumise à rude épreuve : de nombreuses femmes n'ont pas d'autre choix que de se rabattre sur les sabots de bois que l'on enfile sur une paire de chaussons, surtout à la campagne tandis qu'en ville les femmes des classes les plus aisées préfèrent les bottillons fourrés en feutre, en drap ou pour celles qui peuvent se le permettre, en fourrure.

     

     

     

    Pour remplacer le bas de soie, perçu comme un accessoire indissociable de l'élégance, la parfumerie Elisabeth Arden trouve une parade : elle invente une lotion pour se teindre les jambes et lui associe un crayon noir pour dessiner la couture du vrai bas, cela a un succès immense, si bien que d'autres marques se mettent aussi à commercialiser ce produit qui permet de porter un « bas sans maille » qui ne file pas.

     

    La défense du patrimoine culturel français en matière de mode et de luxe apparaît plus fort que les règles imposées par l'occupant : Mme Agnès exprime bien cette envie de résister en montrant que la haute couture demeure plus forte que tout : « si nous manquons de feutre, de soie, de paille exotique, pour nos modèles, moi j'en ferai avec des bouts de ficelle ! » Les créateurs sont donc obliger de travailler avec de nouvelles matières mais il s'agit aussi de les faire accepter au public plutôt réticent au début à acheter des vêtements en fibres artificielles c'est pourquoi la presse et la propagande vont se faire le relais des créateurs en familiarisant les consommateurs à ces nouvelles matières.

      

      

      

    Un reportage dans Elle en 1941 affirme : « autrefois [pour nous vêtir] nous avions à notre disposition tous les animaux de la création. Aujourd'hui, tout est changé. Les évènements, en nous privant des matières premières naturelles, ont bouleversé l'ordre établi […]. Cependant, rassurez-vous. Ce qu'il y a de réel, de positif, pour l'heure présente, ce sont la rayonne et la fibranne, extraites principalement de la cellulose».

     

     

      

      

    Des accessoires réinventés

    La ligne générale de cette mode est la suivante : on élargit les épaules, on raccourcit les jupes et les robes et on accentue la marque de la taille]. Des gants multicolores sont alors à la mode pour égayer ces tenues d’inspiration militaire.

     

     

    Le chapeau : « refuge d’invention et de distinction des femmes comme des créatrices »

    « Paris s’habille toujours ou plus exactement se coiffe toujours, car il semble que toutes les recherches de la mode de soient réfugiées dans les chapeau » Cet accessoire semble être le dernier refuge d’invention et de distinction.

     

     

     

     

    Il se fait symbole de la résistance comme du découragement des français. Alors que la création vestimentaire est fortement menacée par les velléités du régime d’occupation, le nombre de modistes reste à peu près constant entre 1939 et 1945 (à peu près 1900 selon l’Annuaire de la chapellerie et de la mode). Certaines modistes parisiennes acquièrent même une renommée internationale comme la Maison Caroline Reboux, Suzy, Maria Guy, Agnès ou Madame Legroux.

     

     

     

     

     

    L’accessoire de mode dont l’évolution est sans doute la plus significative entre 1940 et 1944 est bien le chapeau bibi minuscule et incliné sur le front au début de la guerre, il se porte ensuite à l’arrière de la tête et se fait de plus en plus gros jusqu’à la démesure en 1944. Les modistes semblent faire abstraction de l’obligation de limiter les quantités textiles employées. Les chapeaux prennent ainsi des formes extravagantes et sont composés de matériaux les plus farfelus, les créateurs cherchent à contourner la morosité et les difficultés liées à la pénurie en créant des couvre-chefs aux proportions insolentes et fantaisistes. Albouy, célèbre modiste parisien, propose en août 1941 une série de chapeaux en papier journal garnis de tulle, de voilette, de rubans ou encore de plumes d’autruche de couleurs vives.

    On dégage deux interprétations politiques de cette tendance :

    • La surenchère de garniture et le volume exagéré peuvent être interprétés comme un élan de dignité face à l’occupant ;
    • La maladresse des compositions traduit pour certains un grand découragement.

      

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    Le foulard, accessoire instrumentalisé par Vichy

    « À la différence des autres accessoires, les foulards s’ornent souvent d’une représentation. En déplier un, c’est ranimer toute une époque. » Certains accessoires exposés au musée Galliera illustrent la propagande du gouvernement de Vichy autour de thèmes privilégiés « Travail, famille, patrie », le « retour à la terre » et le Maréchal lui-même, qui fait alors l’objet d’un véritable culte. Le soyeux lyonnais Colcombet sort une collection de foulards, « Les Carrés du Maréchal », dont les publicités paraissent régulièrement dans la presse. L'Officiel et L’Art de la mode publient notamment les réclames pour :

    • « Les voyages du Maréchal »
    • « Le Coq gaulois »
    • « Le portrait du Maréchal »

    De la même manière, le foulard d’Hermès « Retour à la terre » évoque les travaux des champs en France et dans les colonies. Le même titre est donné à la couverture du magazine Pour Elle du 4 décembre 1940.

    De nouvelles formes de sacs, adaptés aux nouveaux modes de vie de la femme

    Les maroquiniers imaginent de grands sacs munis d’un compartiment propre à dissimuler le masque à gaz. À côté du sac à main traditionnel, apparaît le sac à main en bandoulière, plus adapté aux déplacements à bicyclette. Comme le ravitaillement n’était plus transporté que de cette façon, les sacs deviennent plus grands.

      

      

      

    La haute-couture traversée par divers enjeux

    Un enjeu politique

    Quelle réaction adopter face à l’occupant

    La mode peut aussi permettre d'exprimer sa résistance face à l'occupant. Fin mai 1942 plusieurs ordonnances obligent les Juifs à porter une étoile jaune dès l'âge de six ans. « Selon la huitième ordonnance du 29 mai 1942 : « les Juifs devront se présenter au commissariat de police ou à la sous-préfecture de leur domicile pour y recevoir les insignes en forme d’étoile prévus au paragraphe premier de la dite ordonnance. Chaque Juif recevra trois insignes et devra donner en échange un point de sa carte textile[17]. » Un exemple tragique nous montre que la création ne peut pas transcender les règles exprimées par les nazis : Jo Cardin, une lycéenne, se révolte et confectionne une ceinture en carton sur laquelle elle inscrit le mot « Victoire » avec de petites étoiles jaunes, cela lui vaut d'être arrêtée et emprisonnée[18]. Il est prévu de fabriquer 95 000 étoiles jaunes à Paris et en banlieue. Pour l’ensemble de la zone occupée, 400 000 exemplaires sont imprimés. La société Barbet-Massin-Popelin et Cie remporte l’appel d’offre lancée pour a fourniture de 5 000 mètres carrés de tissus couleur vieil or. C’est dans les ateliers de l’imprimerie Charles Wauters et fils que l’impression et la découpe des étoiles sont réalisées.

     

     

     

     

    Chaque maison de couture a sa propre façon de réagir à l'occupant : cela va du refus net de collaborer à la collaboration pleine et assumée en passant par un minimum de concertation. Par exemple Alix brave les interdits des règles strictes de métrage et n'a que faire des restrictions, elle confectionne même des modèles bleu blanc et rouge qui exaspèrent les Allemands, sa maison est fermée en janvier 1944. Le couturier espagnol réfugié à Paris, Cristóbal Balenciaga est lui aussi obligé de cesser ses créations. Jeanne Lanvin se contente de relations minimales avec les Allemands quant à Jacques Heim qui est juif, il fait l'objet d'une surveillance très poussée, il lui est interdit de faire du commerce, sa maison de couture est même victime des lois de l'aryanisation il est remplacé par un administrateur aryen.

     

     

     

    Cette pratique a été très courante dans le milieu du luxe et choquait peu, certains sont même ravis que « l'atmosphère du commerce de luxe parisien se purifie ». Certain maisons choisissent de cesser une partie de leurs activités durant les années d'occupation comme Schiaparelli, Chanel et Molyneux. Le cas de Gabrielle Chanel est sujet à des polémiques : la relation amoureuse de « Mademoiselle » avec un officier allemand est connue de tous mais son degré de collaboration avec les officiers allemands est source de controverses. D'autres maisons de coutures n'auront aucun scrupule à collaborer avec les Allemands et à faire des affaires avec eux ou avec les trafiquants du marché noir. C'est le cas de Jacques Fath qui participe à toutes les réunions franco-allemandes avec sa femme. Maggy Rouff et Marcel Rochas sont des interlocuteurs réguliers des Allemands et des établissements comme Révillon et Toutmain acceptent de fournir l'armée allemande en gilets de fourrure.

      

    Jean PATOU 1941

      

    L’épuration du milieu de la mode

    Les Allemands fréquentent les mêmes cercles mondains que certains grands couturiers. A la Libération, pourtant l'épuration touche très peu le milieu de la mode et de la haute couture. Pendant un moment il est question de créer une Commission d'épuration de la couture mais cette proposition est abandonnée au profit de Comités régionaux interprofessionnels d'épuration qui regroupent plusieurs sections professionnelles. On peut expliquer les raisons de ces réticences à juger les grands couturiers auteurs de collaboration par motifs économiques. En effet il apparaît difficile au sortir de la guerre d'empêcher les grandes maisons de couture de mettre leur savoir-faire au service du redressement du pays puisque le domaine du luxe est directement exploitable et très rentable. De toute évidence, les États-Unis, les pays d'Amérique latine et les Européens en général sont très demandeurs des produits de luxe français après en avoir été privés pendant des années. Ainsi on ferme les yeux sur les trop grandes complaisances faites aux Allemands quand les auteurs sont de grands créateurs très demandés aux qualités indéniables.

      

    Un enjeu culturel: sauver le prestige de la haute couture française

    Vichy devient l'un des centres de l'élégance mondaine depuis que le Maréchal Pétain et son gouvernement en ont fait le siège de l’État français. Le Tout-Paris s'y donne rendez-vous : actrices, écrivains, officiers assistent à des soirées et rivalisent de fourrures et de bijoux précieux. Lucien Rebatet décrit bien cette ambiance dans son roman Les Décombres : « Vichy bourdonnait comme un Deauville des plus heureux jours. De la gare à l'Allier, c'était un flot de robes pimpantes, de négligés savamment balnéaires, de veston des grands tailleurs : Hollywood, Juan-les-Pins, les Champs-Élysées, tout Auteuil, tout Passy, toutes les grandes « premières » de Bernstein et de Jean Cocteau, la haute couture, la banque, la Comédie-Française, le cinéma ».

    Les Allemands redoublent d'efforts pour investir la haute couture française. Tous les moyens sont bons pour s'emparer des secrets de création : perquisitions d'ateliers de mode, tentative de débauchage des couturiers… En février 1943, Berlin donne l'ordre de fermer les ateliers de mode, cependant à force de négociations, les couturiers obtiennent un sursis.

     

     

     

    L'Occupation bouleverse les habitudes des et les loisirs des classes les plus riches. Ainsi la côte d'Azur, qui était synonyme avant la guerre de richesse et d'élégance change de style : le luxe est remplacé par le nécessaire, les riches étrangers la désertent. Seuls quelles lieux continuent de remplir leur fonction de temple du luxe et du glamour : le thé dansant au Maxim's de Nice, le Grand Hôtel de Cannes et autres grands palaces restent les lieux de prédilection des artistes et des millionnaires où il fait bon de se montrer dans une ambiance d'avant la défaite.

     

     

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    Le prestige et le savoir-faire français des créateurs de mode parisiens sont enviés par les Allemands. La mode est un des rares domaines qui conserve son prestige et son rayonnement intact après la défaite c'est pourquoi les Allemands vont tout faire pour s'immiscer dans le petit cercle de la haute couture parisienne.

    Certaines associations féminines allemandes s'insurgent contre le diktat de la mode française par exemple la Bund Deutsches Frauens souhaite même « la libération de la tyrannie de la haute couture parisienne »[

    Le Reich allemand veut mettre sa main sur la mode française, il a même l'intention de faire de Berlin le centre culturel et artistique de la nouvelle Europe aux dépens de Paris en transférant les ateliers des créateurs à Berlin et à Vienne.

     

     

    Lucien Lelong

     

     

    Néanmoins du fait des résistances exprimées par le directeur de la Chambre syndicale de la Haute couture parisienne Lucien Lelong ils renonceront à ce projet de centralisation du commerce de mode qui n’apparaît pas comme une priorité donc la mode française restera autonome mais elle devra traiter étroitement avec l'occupant pour se maintenir.

     

     

     

     

    La haute couture française ne doit pas seulement lutter contre l'occupant allemand, elle est également concurrencée par la mode américaine. En effet les américains innovent grâce à une industrie compétitive et bien gérée. Ainsi le ready-to-wear américain se développe considérablement : les modèles sont reproduits à grande échelle dans différentes tailles et des catalogues de vente par correspondance les présentent sur des vedettes de cinéma comme Gloria Swanson ou Joan Crawford. Néanmoins il ne faut pas confondre l'industrie du ready-to-wear ou ready-made du milieu du XXe siècle avec l’industrie moderne du prêt à porter.

    Pour continuer à promouvoir le génie créateur français, une campagne de publicité est lancée en faveur des industries de luxe françaises en 1941. Elle consiste, en contournant la censure allemande, à diffuser la haute couture française dans les pages des magazines et quotidiens comme Votre Beauté, Les Nouveaux Temps, La Femme Chic ou Images de France. Il s'agit de montrer aux yeux de tous que malgré la pénurie et les contraintes imposées par les Allemands, la haute couture parisienne occupe toujours la première place dans le monde. Peu importe si les modèles des créateurs sont très peu nombreux, l'essentiel est qu'ils soient vus. Certains écrivains défendent également la mode française dans leurs ouvrages comme Lucien François qui écrit Cent conseils d'élégance et L’Éloge de Paris, Germaine Beaumont ou encore la créatrice Maggy Rouff qui signe La Philosophie de l'élégance en 1942.

     

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    Enjeu économique : une recomposition de la clientèle

    Sous l'Occupation, les créateurs ont à faire à de nouveaux clients : les Allemands. Pourvus d'une monnaie qui les avantage sérieusement (le taux du mark est alors fixé à 20 francs alors qu'il en valait à peine 12), les Allemands se ruent dans les magasins de luxe : lingerie fine, parfums, produits de beauté… tout ce qui symbolise le luxe parisien est pris d'assaut. Ainsi les grands magasins de la rue du Faubourg-Saint-Honoré ou de l'avenue de l'Opéra font des affaires tant les besoins des Allemands semblent illimités. Ainsi, les maisons restantes, environ 60, ont suffisamment de travail pour garder leur personnel. Mais privées de leur clientèle internationale habituelle, elles habillent surtout les épouses ou les compagnes des militaires allemands en place.

    Pour contourner l'interdit de commercer avec l'étranger dans la zone occupée, les grandes maisons de couture ont recours à des subterfuges. On peut citer l'exemple du salon de la haute couture organisé à Lyon en zone libre en mars 1942 où 19 maisons connues se retrouvent pour présenter leurs modèles et espérer toucher la clientèle internationale neutre (Suisses, Espagnols…). Mais ce genre de manifestation reste exceptionnel.

    À la Libération, le 25 août 1944, les GI's américains apportent dans leurs bagages bas nylons, cigarettes, jazz et autres charmes de la société de consommation made in USA qui s’ancrent durablement dans la culture de la mode à la française. En contrepartie, beaucoup d'entre eux ramèneront des flacons de N° 5 de Chanel à celles qui les attendent outre-Atlantique. Jamais les échanges et les relations entre les Alliés n'ont été aussi intenses qu'à cette époque.

      

      

    Un renouvellement des styles : le New Look

    Entre 1945 et 1946, une exposition intitulée « Le Théâtre de la Mode » est organisée au Louvre, son retentissement est considérable, elle a une influence décisive pour le futur de la haute couture parisienne après la Seconde Guerre mondiale.

    Après plusieurs années d'occupation, les Françaises aspirent à un renouvellement des styles. le Vogue français, qui a arrêté d'être publié en 1940, est de nouveau diffusé, d'abord épisodiquement, puis régulièrement à partir de 1947. Pierre Balmain, Mme Carven… ouvrent leurs maisons de couture dès 1945, Balenciaga triomphe. Mais c'est Christian Dior, quelque temps après, qui lors de la présentation de sa nouvelle collection en février 1947 rompt définitivement avec la mode d'avant-guerre : jupes larges, corsages bustiers, robes longues… une autre féminité triomphe : cela fait l'effet d'une bombe et révolutionne le petit univers de la mode, le style New Look de Dior est prêt à s'imposer au monde entier.

     

    WIKIPEDIA

     

     

     

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    Stanley Mortimer and Babe Paley, 1940

     

     

     

     

     

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    Robert Piguet, né à Yverdon-les-Bains le 6 mai 1898 et mort à Lausanne le 21 février 1953, est un couturier et créateur de parfums vaudois.

     

      Biographie

    Né dans un milieu très bourgeois, rien ne prédestine le jeune Robert Piguet à son futur métier de couturier. Son père -conseiller d'État et propriétaire de la banque privée "Piguet" qui existe encore aujourd'hui- et sa mère vont lui donner, ainsi qu'à ses 4 frères, une éducation protestante rigide. Sa santé fragile, l'éloigne vite de la turbulence de ses frères. D'un naturel rêveur, il ne semble pas attiré par une carrière de banquier ou de médecin, comme le souhaitent ses parents. Alors il faut bien parler d'une vocation. Élève à l'école de Chailly à Lausanne, Robert Piguet étonne déjà ses petits camarades par sa véritable passion qu'il avait pour les chiffons. À 15 ans il confectionne des blouses pour sa mère et ses tantes, habille les poupées de ses cousines, peint des foulards pour ses petites amies, se passionne pour la technique du batik et entrevoit obscurément le plaisir d'embellir les femmes en les habillant avec élégance. À cette vocation, il s'était vu répondre par son père: " à ton age j'avais plutôt envie de déshabiller les femmes".

    Toutes ses rêveries, ses fantasmes se cristalliseront le jour où, dans la salle d'attente de son dentiste, il découvre dans un numéro de "l'illustration" un reportage sur la haute couture parisienne et le couturier Redfern. C'est le déclic, il ira à Paris, il sera couturier. Effectivement 4 ans plus tard avec la complicité de son frère aîné qui le soutient, il obtient de son père l'autorisation et un petit pécule pour tenter sa chance à Paris.

     

      

    Première tentative parisienne, une faillite couronnée de succès

    À l'âge de 19 ans, il émigre, bien décidé à plonger dans la cour des grands de la couture. À Paris, Robert Piguet débute en ouvrant sa propre maison au 34 avenue Montaigne.

    En 1920, il présente son premier défilé dans un décor oriental. Il n'y a pas beaucoup de modèles, une trentaine seulement. Quelques uns obéissent à ce goût pour l'exotisme qui pousse les femmes à se déguiser en odalisque, telle cette jupe culotte en gaze d'argent fermée par des liens de plumes aux chevilles, portée sous une tunique noire à godets bordée de plumes d'autruches bleues, ou cette jupe lampion en tulle blanc sur fond de robe lamé bordé de fourrure noire. Il y a également une certaine audace dans le mélange des couleurs, et des tissus. Mais la plupart des modèles sont classiques fort bien coupés et de bon goût.

    Robert Piguet cherche à s'attacher une clientèle bourgeoise et raffinée. Cette clientèle il l'a connaît déjà. Il l'a regardée vivre. Les amis de sa mère et ses cousines, ses femmes oisives qui voyagent beaucoup dans le sillage d'un mari diplomate, banquier ou industriel, et vivent une partie de l'année à l'hôtel, dans les trains, sur les paquebots, avec le souci d'une domesticité de passage. Ce mode de vie particulier a donné au couturier l'idée de faire adopter à ces femmes privilégiées une tenue de base robe droite à taille basse ou longue jupe plissée sur lesquelles elles peuvent ajouter à loisir une blouse sport ou une tunique peinte, et passer ainsi aisément des tribunes de Longchamp au restaurant de l'hôtel. C'est pratique, c'est charmant, c'est nouveau, l'impression de ce premier défilé est donc favorable et quant à son issue ce jeune homme beau fin et racé vient saluer l'assemblée, il est très applaudi. Mais vont elles acheter ?

     

    Robert Piguet Outfits - 1943

    1943

     

    En bon fils de banquier, Robert Piguet a essayé de gérer au mieux son pécule de départ prêté un peu à contrecœur par sa famille, mais la location et la décoration de cet appartement de l'avenue Montaigne, l'installation des ateliers, l'achat du matériel et des fournitures, le salaire des mannequins et des ouvrières, le coût de la réception ont épuisé son budget. Certes il a la confiance des banques et le crédit des soyeux, mais il lui faut rapidement un gain. Il faut savoir qu'à cette époque certaines femmes de la haute société qui sont d'accord de porter les nouveautés ne le sont pas de les payer. Elles estiment à juste titre qu'elles servent un peu de vitrine et aident à la notoriété du couturier. Si de grandes maisons comme Worth, Lanvin, Doucet peuvent se le permettre, cela est beaucoup plus difficile pour un jeune débutant. Il subira un échec cuisant, mais formateur. Il apprend que la passion, si elle est la base de toute entreprise, ne suffit pas. Robert Piguet s'en souviendra mais pour l'instant, il est contraint de fermer ses salons. Le papa banquier viendra discrètement solder les dernières factures et ramener le fils prodigue dans le sérail, où l'on espère bien qu'il se fera une place à la banque.

      

     

      

    Deuxième approche parisienne, assistant de Poiret et de Redfern

    C'était sans compter sur sa véritable et impérative vocation, c'était sans compter sur sa ténacité. Robert Piguet a l'avenir devant lui, il sait déjà qu'il reviendra à Paris. En effet, il y refait son entrée deux ans plus tard, mais beaucoup moins triomphale, plus humble, en tant qu'assistant. En 1922, engagé par Paul Poiret, ce couturier visionnaire qui l'introduit dans les coulisses des théâtres et de la danse. Mais en 1923, Paul Poiret que trop de fêtes somptueuses ont miné ferme les portes de sa maison de couture. Qu'à cela ne tienne, Robert Piguet, rebaptisé "Bob" par les amis de Poiret s'est déjà fait remarquer par son talent dans la profession. Il est engagé par Redfern, celui là même qui lui a donné le courage de se dire couturier. Il y restera 10 ans, apprenant outre tous les secrets de la mode, la manière de gérer une entreprise. À cette époque il dessine également des modèles de chaussures pour Bally.

     

     

      

    Troisième volet parisien : "le prince de la mode"

    Après ce long apprentissage, il recrée sa maison à l'âge de 35 ans qu'il ouvre en 1933 rue du Cirque. Succès immédiat ! D'emblée il sera de ceux qui font la mode. Simplicité, rigueur, un goût de raffinement et de distinction, la griffe s'impose comme un des éléments du prestige de Paris.

    En 1938 la maison déménage et investit tout un immeuble du Rond Point des Champs-Élysées. Sa réputation est mondiale. Dans la foulée il ouvre une autre maison de couture à Londres, mais qu'il doit fermer en 1939 en raison de la guerre. Durant cette période difficile, il garde son atelier ouvert pendant l'occupation, tout en refusant catégoriquement de présenter sa mode à Berlin. On le dit "prince de la mode" et c'est vrai que cet homme racé, si soucieux d'élégance et de bon goût a su imposer son style raffiné à la Haute couture. C'est souvent allongé qu'il dicte ses instructions au studio. Il ne manquait jamais de s'effacer pour laisser le passage à une simple ouvrière mais était redouté pour ses sarcasmes qui n'épargnait même pas son épouse, l'élégante Mathilde surnommée "moineau". Son goût pour le choix des tissus, sa façon de leur donner formes, les coupes très techniques mais toujours classiques et élégantes lui assureront tout de suite un très grand succès. Sa formule est claire. "il cherche avant tout à faire des robes jeunes et simples qui embellissent naturellement la femme" .

    Toutes les élégantes de Paris se pressent à ses portes. Robert Piguet est la star de la haute couture, il est de ceux qui font la mode. Il embauche de plus en plus d'apprentis stylistes et parmi eux, les gourous de la couture de la fin du XXe siècle, qui ne démentiront jamais l'influence qu'il a eue sur eux. Enfin comme toute star qui se respecte il crée dès 1945 ses parfums. Bandit (musqué), Fracas (fleuri) puis Visa et Baghari, des parfums aux fragrances aussi originales que corsées. Si la clientèle comprend des personnalités en vue comme Florence Gould, Madame Patino, la Bégum, lady Deterling ou la princesse de Faucigny-Lucinge, des actrices comme Edwige Feuillère ou Michèle Morgan, la solide bourgeoisie parisienne ou de province apprécie aussi la discrétion de ses petites robes noires, de ses tailleurs de flanelle grise, dont il est le maître absolu, et du charme romantique de ses robes de bal.

    Plus audacieux ses parfums "Bandit" et "Fracas" feront date, gardant encore aujourd'hui un cercle d'inconditionnelles en France et aux États-Unis.

     

      

    Robert Piguet, un maître pour de nombreux grands couturiers

    La Maison Robert Piguet fut aussi une pépinière de talents ou passa entre autres Christian Dior, engagé comme modéliste et dessinateur en 1938. « Piguet était un formidable pédagogue, un homme extraordinaire. À la fois timide et sarcastique qui savait merveilleusement guider les jeunes pour les obliger à exprimer les idées créatives qui étaient en eux. Il m'a appris qu'un dessin c'était bien, mais qu'un vêtement c'était un tissu, des couleurs, des formes, une femme qui vit à l'intérieur et que l'important ce sont les essayages » et qui reconnaîtra avoir appris de lui les vertus de la simplicité, dit il après son passage chez Robert Piguet. Après le New Look la mode avait évolué, pas lui. Il restait fidèle à la robe en crêpe de chine noire -toute droite, très sobre- avec ce sens de l'élégance distante. « Pas de nouveaux riches ici ! » avait coutume de dire Robert Piguet. Le couturier suisse sera assisté de modélistes de talents : Castillo devenu assistant en remplacement de Christian Dior appelé sous les drapeaux, Hubert de Givenchy à ses débuts, Pierre Balmain, Marc Bohan et l'américain Galanos.

     

     

    Modèle de la Maison Robert Piguet (1940) © Musée de la Mode

     

     

    Il est le premier à avoir l'idée de créer une boutique dans une maison de Haute Couture et présente divers accessoires dans une charrette de fleuriste. Il est un des membres fondateurs des « Couturiers Associés », fondés en 1950 à l'initiative de Monsieur Gaumont-Lanvin, un neveu de Madame Lanvin. Le groupe d'origine était constitué de Piguet, Jeanne Paquin, Desses, Carven et Jacques Fath. Dans un second temps Pierre Balmain a participé. L'aventure a duré trois ans. Ces « couturiers associés » ont été les premiers à éditer du prêt-à-porter.

     

     

      

    Impliqué dans le monde de l'art

    Robert Piguet était très impliqué dans la vie culturelle de son époque. Il comptait parmi ses amis Jean Cocteau pour qui il a créé de nombreux costumes de théâtre. Christian Bérard le fameux peintre était aussi un de ses amis, et ils travaillèrent souvent ensemble. Comme avec Drian, qui peindra au plafond d'un de ses salons du Rond Point des Champs-Élysées une belle fresque.

    Au théâtre il habille les succès de l'époque; Sacha Guitry, Jean Giraudoux. À la ville comme à la scène, de nombreux auteurs et comédiens qui comptent seront ses amis et clients et lui seront longtemps fidèles : Sacha Guitry, Jouvet, Giroudoux, Barrault, Jean Cocteau, Edwige Feuillère, Gabrielle Dorziat, Jean Marais.

    En 1941, Jean Marais lui explique qu'il doit jouer dans Britannicus, mais qu'ils n'ont pas d'argent pour réaliser les costumes. Robert Piguet lui proposera de les créer sans rien demander en échange, ni rémunération ni publicité. Il réalisera aussi les costumes pour L'annonce faite à Marie de Claudel, La machine infernale de Jean Cocteau, des pièces de Colette et de Sacha Guitry.

    Même Édith Piaf, la môme Piaf, se laisse tenter par une robe noire pour sa première à l'Olympia, conçue lors d'un week-end dans la maison de campagne de Paulette la modiste renommée des chapeaux à la mode. Colette, amoureuse des créations de Piguet lui écrivait un jour : « demain soir j'aurais un sac que l'heureux hasard assortit à ma cape de loutre. Mon cache-cou sera-t-il bleu ou mauve rosé ? »

      

      

    Fermeture précipitée, maladie, décès

    C'est la maladie qui obligera Robert Piguet à interrompre ses activités en 1951. De haute stature et d'une grande distinction naturelle, il avait toujours été de santé fragile ce qui explique sans doute son refus des mondanités, auxquelles il préférait l'amitié d'artistes. Il a toujours refusé à ce que la maison de couture ait un autre créateur que lui. Il n'a pas voulu que son nom devienne une marque. Question de personnalité et d'époque. Il laisse soudainement 400 employés sans travail, la vitrine de la boutique est désormais vide. Au Rond Point des Champs Élysées un grand nom s'éteint. C'est le 15 juillet 1951 que Robert Piguet Haute Couture ferme définitivement ses salons au grand dam des clientes, des employés, de ses amis, et de son banquier, car la maison marchait très bien. Comme promis, dans un dernier geste noble, le "prince de la mode" distribue une partie de la vente à ses 400 employés. Il décède à Lausanne (Suisse) en février 1953.

      

    Robert Piguet. robe d’après-midi à rayures bleues et blanches.

      

    Archives

    Le Musée suisse de la mode - situé à Yverdon-les-Bains, ville d'enfance du couturier - conserve aujourd'hui les archives du couturier Robert Piguet, composées de 3 000 croquis originaux, photographies et documents d'époque.

      

      

      

    Piguet, parfumeur

    Robert Piguet a lancé plusieurs parfums : Bandit (1944), Fracas (1948), Visa et Baghari (1950). D'autres parfums, comme Futur, ont été lancés après la mort du couturier.

    Depuis le courant des années 2000, plusieurs parfums de Piguet ont été reformulés et relancés. Ainsi, Baghari originellement créé par Francis Fabron, a été retravaillé par Aurélien Guichard, parfumeur chez Givaudan.

      Sources

     

     WIKIPEDIA

     

     

     

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    MODE ANNÉES 40

    La mode des années 40 est rythmée par les événements géopolitiques de l'époque.

      

    Pour comprendre les grandes tendances, il faut distinguer trois points de repère :

    la guerre, la libération et l'avènement du New Look de Christian Dior.

    Le début de la décennie est marqué par la Seconde Guerre Mondiale.

      

      

    Les maisons Chanel et Vionnet ferment leurs portes, même si d'autres ateliers

    (Lucien Lelong, Elsa Schiaparelli) restent ouverts.

     

     

    1940 MARS P19  

     

    Il s'agit pour eux de préserver la tradition française de la couture sous l'occupation. Les restrictions qu'impose la guerre ne permettent pas à la mode de créer des nouvelles tendances.

     

      

    Les premiers tickets de rationnement apparaissent en 1941 :

    ils concernent dans un premier temps l'achat de produits textiles.

    La zone occupée connaissant une pénurie de vêtement,

    les collections de 1939 domineront la mode des années 40 pendant la guerre.

     

     

      

      

      

    Pour faire face aux restrictions de la guerre, il est de bon ton

    d'adapter soi-même ses tenues à son rythme de vie.

     

     

     

     

    La silhouette féminine du début des années 40 a les épaules larges,

    la femme porte des robes raccourcies, à la taille serrée et ceinturée, et à manche ballon.

     

     

      

    Petit à petit, les gros manteaux sont abandonnés pour laisser place à la veste,

    telle celle des hommes, souvent portée sur plusieurs couches. Les premières semelles compensées apparaissent pour allonger la silhouette féminine.

     

     

     

    Au sortir de la Seconde Guerre Mondiale, l'industrie de la mode et du textile est mal en point. Les Français cherchent désespérément à s'amuser et la mode des années 40 s'adapte à la vie mondaine retrouvée.

     

      

    Les femmes renouent avec la féminité : elles portent de grandes robes sous des capes, leurs épaules sont souvent nues et l'on entrevoit leur poitrine grâce au décolleté en U. Progressivement, les jupes s'allongent, jusqu'à atteindre, dès février 1947, quelques centimètres au-dessus des chevilles.

      

    Le 12 février 1947, le Tout-Paris découvre la collection Corolle d'un certain Christian Dior qui vient d'ouvrir sa maison de couture.

      

    Les acteurs de la mode des années 40 assistent à une mini-révolution : les jupes sont à peine à trente centimètres du sol, la taille est extrêmement marquée ce qui met la poitrine en avant et les épaules s'arrondissent : c'est le New Look. Christian Dior crée des femmes fleurs, il répond aux rêves de féminité des Françaises.

     

     

    1940 MARS P20 MC

      

    Très vite, l'Europe et l'Amérique succombent à la femme Dior. Alors que les tickets de rationnement sont toujours en service (ils le seront jusqu'en 1949),

      

    Christian Dior choque : il utilise près de 20 mètres de tissu pour la confection d'une robe, quand auparavant il ne fallait en compter que 3.

      

    Cela n'empêchera pas son New Look de s'imposer à travers le monde et d'être une des tendances dominantes de la décennie suivante.

     

     

     
     
     
     
     
     
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    L’apparition des chaussures compensées

    La privation a fait naître des tendances qui seront plus tard reprises dans le code vestimentaire. Faute de matière première pour la fabrication de semelle de chaussures, les compensées font leur apparition. Ces chaussures s’avèrent être de chefs d’œuvres artisanaux de première ordre.

     

     

     

     

     

     

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    Elsa Schiaparelli (née le 10 septembre 1890 à Rome et morte le 13 novembre 1973 (à 83 ans) à Paris, est une créatrice de mode italienne, grande couturière dont les activités de haute couture cessèrent en 1954.

    Gloves  Elsa Schiaparelli, 1938-1939  The Philadelphia Museum of Art

    Elle est notamment l'inventrice du « rose shocking ».

      

    En 2012, il est annoncé que la marque s'installe de nouveau à Paris.

     

     

      

      

    D'origine italienne aristocrate, fille de l'égyptologue Ernesto Schiaparelli, Elsa Schiaparelli est la nièce de Giovanni Schiaparelli, inventeur des canaux martiens. Elle est l'épouse du comte Wilhelm de Wendt de Kerlor, un théosophe, rencontré à Londres en 1912.

      

      

      

    Ensemble, ils eurent une fille, la comtesse Maria Luisa Yvonne Radha de Wendt de Kerlor. Elle est donc la grand-mère de Marisa et Berry Berenson, femme de l'acteur Anthony Perkins.

     

     

    File:Shocking Pink Schiaparelli.jpg

     

     

     

    En 1927, elle ouvre à Paris son premier magasin, Pour le Sport.

     

    Elle y crée des pulls avec de grands nœuds en trompe-l'œil qui font ses premiers succès.

     

     

    Pleine de « fantaisie », Elle collabore avec des artistes surréalistes tels Salvador Dalí (qui crée un tissu avec homard pour l'une de ses robes),

      

    1930's fashion

      

      

    Jean Cocteau, ou Alberto Giacometti au cours des années 1930, mais également Jean-Michel Frank dont Elsa financera en partie la boutique parisienne.

     

     

     

    Ces artistes vont créer pour Schiaparelli des motifs, des objets, des décors, des accessoires. Arletty compte parmi ses clientes.

     

     

     

     

    Elle introduit dans l'esthétique vestimentaire de l'époque la dimension symbolique et le détournement de fonction, notamment en transformant un escarpin en chapeau.

     

     

     

    En 1936, elle lance le parfum Shocking dont le flacon qui représente un torse de femme, moulé d'après Mae West, fait scandale.

     

     

    Elsa Schiaparelli 

      

    Elle réalise des costumes pour le cinéma, dont les films

    Femmes et Every Day's a Holiday (en)

     

     

     

     

     

    En 1940, elle s'exile aux États-unis jusqu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale.

      

    Bag, Elsa Schiaparelli, c. 1938.  Museum at FIT

      

    Elle embauche un jeune modéliste, Hubert de Givenchy, qui ouvrira plus tard sa propre maison de haute couture. Elsa Schiaparelli développe les licences de fabrication.

     

     

    Jacket, Evening.  House of Schiaparelli  (French, 1928–1954).  Designer: Elsa Schiaparelli (Italian, 1890–1973). Date: fall 1938. Culture: French. Medium: synthetic. 

     

     

    En 1954, victime de difficultés financières, elle doit fermer boutique et déménage à New York. Après 1959, elle fait partie du Comité de réceptions de la Biennale de Paris.

    Elle meurt le 13 novembre 1973 à Paris, après une vie pleine de « créativité ».

     

     

    Photo : -Dinner Jacket, Spring 1947 Schiaparelli. Photo by Horst P.Horst, may 1947

-Detail.  Silk with beads. 

     Dinner Jacket, Spring 1947 Schiaparelli. Photo by Horst P.Horst, may 1947

      

    Blouse, Evening.  House of Schiaparelli  (French, 1928–1954).  Designer: Elsa Schiaparelli (Italian, 1890–1973). Date: ca. 1938. Culture: French. Medium: Silk, beads, sequins, artificial flowers.  

    Renaissance

    En 2007, Diego della Valle du groupe Tod's, également propriétaire du chausseur Roger Vivier, rachète la marque.

     

     

     

     

    Au printemps-été 2012, the Met de New York la réunit à Miuccia Prada dans une exposition nommée « Impossible Conversations ».

      

      

    Schiaparelli's Parisian apartment shot by François Halard

      

      

    Outre une étonnante conversation virtuelle filmée entre ces deux icônes de la mode, l'exposition met en relief les affinités entre les créations de Schiaparelli des années 1920 -1950 et celles contemporaines de Prada.

     

     

     

     

     

    Après 60 ans d'absence, la marque annonce son retour,

    en juillet 2012, au 21

    de la place Vendôme (ancienne adresse de la créatrice jusqu'en 1954) dans des salons décorés, de façon décrite comme « fantasque », en partie par Vincent Darré. Farida Khelfa, ancienne muse de

    Jean Paul Gaultier, en devient l'égérie publicitaire.

     

     

     

    Schiaparelli belt ca. 1938

     

    Elsa Schiaparelli 1938

     

     

     

     

     

     

     

     

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    1942

     

     

     

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    1943 wedding dress

     

     

     

     

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    Silk dress with wool coat, 1943

     

    http://coutureallure.blogspot.fr/

     

     

     

     

     

     

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    That dress. Barbara Stanwyck, 1943, publicity shot for Lady of Burlesque..

    She was always one of my favorites.

     

     

     

     

     

     

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    1942

     

     

     

     

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    1947

      

    Maggy Rouff Icon

     

    1944

     

    Maggy Rouff, Marguerite Besançon de Wagner, est une créatrice de mode française d'origine belge, née en 1896 à Paris, où elle est morte le 7 août 1971. Elle a créé en 1929 la maison de haute couture Maggy Rouff qu'elle a dirigée jusqu'en 1948.

     

     

     

    Marguerite de Wagner commence à travailler comme styliste dans la maison de couture Drecoll, que ses beaux-parents M. et Mme. Besançon de Wagner, respectivement directeur et styliste, avaient racheté en 1900 au baron Christoff von Drecoll, son fondateur.

     

    Elle devient directrice de la maison dans le courant des années 1920, et en janvier 1929, elle en prend le contrôle avec son mari et la renomme Maggy Rouff.

     

     

     

    Maggy Rouff evening coat 

     

    La maison est installée au 136 avenue des Champs-Élysées.

     

     


    Maggy Rouff Winter 1937 

     

     

    En 1937, Maggy Rouff ouvre un deuxième salon, à Londres, dans lequel elle se consacre uniquement à la clientèle particulière.

      

     

    Maggie Rouff Icon

      

     

    La Maison Maggy Rouff était l’une des grandes maisons de haute couture, de 1929 à sa fermeture en 1979. Maggy Rouff surnommée « l'architecte de la couture » aimait jouer sur l’asymétrie.

     


    Spectator Sports Winter 1938 

     

    La perfection de sa technique, venant de ses études de médecine, lui valut l’admiration de ses pairs et le succès commercial. Après sa disparition en 1971, la Maison Maggy Rouff perpétua ses designs innovants et ses imprimés colorés. Par son histoire et la richesse de ses gammes, Maggy Rouff connaît toujours une forte notoriété en France et à l'étranger.

      

     

     

      

     

    En parallèle de son activité au sein de sa Maison, Maggy Rouff devient présidente de la PAIS (Protection artistique des industries saisonnières). Au cours des années 1930, elle effectue notamment une tournée de conférences aux États-Unis et écrit plusieurs ouvrages relatifs à son expérience dans la couture et aux États-Unis.

     

     

     

     

     Le Figaro : « La Callas est au sommet, le Rossignol milanais devient élégante à la scène comme à la ville, enfilant, à l'instar de la Divine, des robes inspirées de Christian Dior ou Maggy Rouff, des bijoux de Schiaparelli, des chaussures de Bally pour l'après-midi et de Roger Vivier pour les grands soirs. »

     

     

     

     

     

     

     

    « Depuis les 18 centimètres du sol de l'avancée Christian aux 35 cm de Worth ou de Maggy Rouff, la guerre entre les jupes longues et les jupes courtes a seulement commencée. »

     

     

     

    Dans les années quarante du siècle passé, Paris était la capitale de la Mode. Frédéric Worth et Maggy Besançon de Wagner, présentaient de nouveaux modèles qui se différenciaient, entre autres aspects, par la longueur et largeur des jupes.

     

     

     

     

    My Favourite: Maggy Rouff Gown from February 1951

     

    Photographed by Nina Leen

     

      

    En 1957, neuf couturiers: Madeleine de Rauch, Nina Ricci, Jean Dessès, Jacques Heim, Madame Grès, Maggy Rouff, Lanvin et Jacques Griffe, se sont regroupés pour créer le prêt-à-porter de création.

     

     

     

     

    La maison Maggy Rouff s'est occupée des costumes dans différents films dont Si Versailles m'était conté (1954), Cette sacrée gamine (1956), La Belle Américaine (1961),..

      

     

    theniftyfifties: Ivy wearing a gown by Maggy Rouff, 1953. Photo by Henry Clarke.

     

     

    Honneurs : 

     

    Chevalier de la Légion d'Honneur ; Conseillère au Commerce extérieur.

     

     

     

    http://www.vintagetextile.com/gallery_1930s_50s.htm 

     

     

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     1942

     

     

     

     

     

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    DECEMBER 1942

     

     

     

     

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    1942_vogue_bows_small

     

     

     

     

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