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    MODE - Tandis que le troisième Reich veut faire de Berlin la nouvelle capitale de la haute couture, être élégant dans la rue est un pied de nez à l'occupant...

    Pour Christian Lacroix, «la première femme qui a dessiné un trait sur sa jambe pour simuler la couture d’un bas a fait un acte de résistance». L’élégance est un pied de nez à l’occupant et un antidote à la morosité.

     

    Le tombé, pour la France

     

    La maison Chanel ferme en 1939, Vionnet en 1940. Elsa Schiaparelli s’exile aux Etats-Unis.

     

    Le Reich veut faire de Berlin la nouvelle capitale de la mode et que les petites mains parisiennes y enseignent la couture.

     

    Lucien Lelong, président de la Chambre syndicale de haute couture, s’y oppose.

     

    Grâce à lui, 60 maisons de couture perdurent et 97 % de la main-d’œuvre garde son emploi.

     

    A chaque maison, une attitude. Madame Grès ignore les règles strictes de métrage et crée des modèles tricolores. Marcel Rochas invente le bustier. Jacques Fath est connu pour ses jupes amples. Jacques Heim, juif, est remplacé par un administrateur aryen.

     

    Du chic… et du chien!

     

    La mode de la rue s’adapte à la guerre.

     

     

     

     

     

    L’hiver 1940 voit le début de l’épidémie de turban, commode pour le travail en usine.

     

    En 1941, chaussures et vêtements sont rationnés.

     

    De 1940 à 1944, les épaules s’élargissent, les robes et jupes raccourcissent, la taille soulignée. Le port du tailleur, du pantalon, de la jupe-culotte et le sac en bandoulière, adaptés à bicyclette, se démocratisent.

     

     

     

     

    Par provocation, les Zazous paradent dans des tenues coûteuses:

    vestons longs et cintrés, pantalons larges, chemise à col empesé, cravates minuscules.

     

    Le port de l’étoile jaune avec la mention «Swing» ou «Goy» conduit certains à Drancy.

     

     

     

    «Les ressources d’une femme de goût sont infinies», clame Mode du jour dans son numéro du 9 octobre 1941.

    Place au système D, on détourne tout: des tissus d’ameublements aux rubans en passant par les poils de chiens.

     

     

     

    Place à l’esprit de résistance aussi, de la cocarde planquée dans la doublure à la broche tricolore en passant par le sac à double fond pour dissimuler des tracts.

    «La Symphonie des semelles de bois»

     

    Faute de cuir, le «tap-tap» des semelles compensées en bois ou en liège raisonne sur la chaussée. Faute de bas, les chaussures mannish s’acoquinent aux socquettes.

     

     

     

    Les gants et les chapeaux compensent l’impossibilité de changer de garde-robe, les foulards véhiculent la propagande de Vichy.

     

    En débarquant, les GI’s américains apportent dans leurs bagages le bas nylon, le jean et le modèle américain de consommation de masse.

     

     

     

     

     
     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

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    MODE sous l'OCCUPATION ( II )

      

    La France est le pays de la haute couture par excellence. Les Allemands qui y arrivent en juin 40 ne l’ont pas oublié. Ils viennent systématiquement faire un tour dans les magasins de détail et achètent des articles qu’ils rapporteront à leur femme lors de leur première permission.

     


     harpers-bazaar 1942

    1942

      

    Les magasins se vident ainsi tandis que certaines matières premières comme le cuir, le coton ou la laine sont, en partie, réquisitionnés pour l’armée allemande. Après le rationnement de la nourriture, les Français vont être confrontés au rationnement des chaussures par le ministère de la Production Industrielle. Il faut disposer d’un coupon d’achat délivré par sa mairie pour pouvoir en bénéficier. La procédure du bon d’achat est instituée par la loi du 11 février 1941.

     

     

    Sandales en taffetas violet, semelles compensées en bois, Dunand, 1941

     

     

    Le 17 juin 1941, les vêtements et les articles textiles sont rationnés à leur tour. Les ménages doivent se doter d’une carte de vêtements fournie par leur mairie. Elle contient des tickets points qui devront être échangés contre des articles de magasins à des dates précisées par l’Etat par voie d’affichage.
     

    Pour remplacer les matières premières en partie réquisitionnées par l’Occupant, le « Système-D » français entre en action.

      

    Des « Ersatz » de textile apparaissent à partir de fibres nouvelles, ce sont la fibranne et la rayonne. Pour des questions d’économie, ces matières premières sont parfois mélangées à des cheveux qui sont systématiquement récupérés dans les salons de coiffure selon un décret du gouvernement du 27 mars 42.

     

     

     

     

    La mode survit cependant en s’adaptant à cette période de crise et les maisons de la haute couture parisienne défilent toujours.

    soldat allemand et une Française

    Les couturiers sont particulièrement inventifs sur les chapeaux confectionnés à partir de tous les matériaux inimaginables.

      

    Les bas de femme sont remplacés par des socquettes ou des teintures ; certaines femmes dessinent même au crayon une fausse couture de bas au dos de leurs jambes. Les femmes circulant beaucoup à bicyclette, les pantalons et les jupes-culottes remplacent les jupes traditionnelles

     


     

     

    Les revues de mode comme Marie-Claire, Mode et Travaux ou Mode du Jour continuent de paraître et donnent des conseils aux ménagères pour se confectionner elles-mêmes leurs vêtements et leurs chaussures à partir de matériaux de récupération. Le bois qui a remplacé le cuir des semelles donne, mêlé à celui des bottes cloutées allemandes, un son particulier aux trottoirs sous l’Occupation.

     

     

    La guerre paralyse de nouveau l'industrie du textile, les matières premières sont rares et chères. Cette situation impose une mode de circonstance due aux privations : jupe courte (en dessous du genou), épaules carrées, petit chapeau bricolé avec des morceaux de rideau ou turban, chaussures à semelles compensées ou en bois.

    On peint une fausse couture sur les jambes pour imiter les bas, et puis on s'en passe : à la fin de la guerre, il n'est plus inconvenant de sortir en sandales avec des socquettes.

    C'est aussi l'apparition des zazous.

    C'est en 1947 que Christian Dior relance la mode en instaurant le New Look : ligne ample, taille fine et hanches marquées.

     

     

     

    « Les ressources d’une femme de goût sont infinies », clame Mode du jour dans son numéro du 9 octobre 1941. En ces temps de privations, faute de moyens, ces dames ont des idées. Dans Paris occupé, elles déploient des trésors d’inventivité pour garder le cap d’une élégance exemplaire, bien que bricolée.

      

    Les grandes maisons de couture s’adaptent au manque de matériaux, les magazines rivalisent de trucs et d’astuces. On détourne, transforme, recycle.

      

    1942 - Maggy Rouff ensemble by G.Saad in lArt

    1942 - Maggy Rouff ensemble by G.Saad in lArt

      

      

      

    Tailleurs en tissu d’ameublement, chapeaux en papier journal, sacs Lanvin parés d’une bandoulière de bretelles, chaussures en raphia ou pulls en poil de chien ! 400 trésors piochés dans les archives du musée Galliera rendent ici un hommage foisonnant à la débrouille, mais aussi à l’esprit de résistance des élégantes :

      

    une cocarde planquée dans une doublure, des tracts ou des armes légères dissimulés dans des sacs à double fond, un drapeau tricolore arboré sur une broche.

      

    Les Parisiennes ? Du chic... et du chien !

     

     

    Illustration représentant les grandes lignes de la mode des années 1940

     

     

     

    En France, durant la seconde guerre mondiale et surtout l’occupation, les couvre-chefs rivalisent de fantaisie.

      

    Ce phénomène ne connaît aucun écho à l’étranger. Paris se trouve alors coupé du reste du monde.

    1944 - Jacques Fath

      

    1944 - Jacques Fath

      

    Non seulement les clientes anglo-saxonnes ne peuvent plus assister aux collections, mais les périodiques français sont sévèrement restreints par les allemands.

     

     


    Et quand bien même elles auraient eu connaissance des extravagances des modistes françaises, je doute que les américaines et les britanniques les auraient suivies.

    1942. - Dress by Jacques Fath

    1942. - Dress by Jacques Fath

      

    Ces dernières, mobilisées par l’effort de guerre, mettent en veilleuse leur coquetterie. Gaspiller son énergie à des frais de toilettes, alors qu’Albion est assiégée, est jugé peu patriotique. Les chapeaux sont soumis à une taxe de 33%, comme des articles de luxe. Le clergé anglican autorise désormais ses ouailles à assister à l’office tête nue.

     

     


     

    A rebours, la France ayant rendu les armes, les Parisiennes se font un devoir de rester à la hauteur de leur réputation d’élégance. Le Reich cherche par tous les moyens à saper l’influence de Paris, pour faire de Berlin la nouvelle capitale de la mode. Arborer ces galurins invraisemblables devient un moyen de résister, sinon à l’occupant, du moins à la morosité résultant de l’occupation.



    En 1939, les chapeaux de ville sont souvent des déclinaisons autour du feutre d’homme. Pour les occasions habillées, la tendance est aux mini toques enrubannés, bibis emplumés, et autres couvre-chefs de poupées.

      

      

    Ces ornements de tête, plus que chapeaux dignes de ce nom, se portent très inclinés sur le front (généralement du côté droit).

      

    La déclaration de guerre y ajoute des coiffures d’inspiration martiale. Les parisiennes affichent des shakos, des chéchias, des Glengarries[1]ou des bonnets à poils de soldats d’opérette.

    Les Allemands entrent dans Paris le 14 juin 1940. Le 22 juin, l’armistice est signé à Rethondes. Ses clauses comportent l’occupation de la moitié nord du pays, qui réduit la capitale au rang de simple préfecture.

    Erwin Blumenfeld for Harper’s Bazaar, 1942

      

      

    Le Reich exige en outre 400 millions de francs par jour et l’entretien des troupes allemandes. Les réquisitions massives viennent s’ajouter aux problèmes de production et d’approvisionnement. Les produits de première nécessité se font rare. Les stocks de laine et de coton s’épuisent. Seule la viscose reste disponible, et encore, sévèrement rationnée. On tente de la mélanger à des ersatz (cheveux, poils de lapin voire de chien…).

     

     



     

    A coté de feutres plutôt sages, l’hiver 1940 voit le début de l’épidémie de turban. Bien que quelques cas isolés aient été observés dans les années 30, ce dernier se répand durant les années de privation, pour des raisons de commodités.

      

    D’une part, il ne risque pas de s’envoler à vélo. Et puis, les coupures d’électricité rendent les mises en plis difficiles. Quant au shampoing, il est non seulement rationné, mais de piètre qualité. Le turban sert souvent de cache misère aux tignasses mal entretenues. Pour l’ouvrière des pays belligérants, encercler ses cheveux d’un foulard plié en deux, cela permet d’éviter de les salir et les maintient en place.

      

    Mais le turban de haute mode est une forme endémique typiquement française. Les modistes inventent de fins drapés et de savants bouillonnés, auxquels une bande de sparterie ou un fort galon donne de l’ampleur.

     


     

     

    Les femmes sont confrontées à l’impossibilité de renouveler leur garde robe. Par un mécanisme de compensation, les chapeaux deviennent la seule note habillée, le seul espace de liberté. Pour oublier leurs semelles de bois et leurs vêtements élimés, les belles arborent des folies en tête. L’été 1941 voit des oiseaux empaillés faire leur nid dans les coiffures, et de petites corbeilles de fruits tenir lieu de couvre-chefs.

     



    Un chapeau peut se faire dans une chute de tissu de récupération, voire les matériaux les plus improbables. Mme Agnès propose des modèles en copeaux de bois et en coton hydrophile, Rose Valois expérimente le papier buvard, d’Albouy le papier journal chiffonné. J’en ai eu un, portant la griffe d’une obscure modiste de Boulogne, fait en pellicule de film usagée, provenant probablement des studios de Billancourt.

     

     

    L’influence du travail  et des obligations liées à la guerre sur la mode vestimentaire.
    Août 1942
    Carte de rationnement textile
    delcampe.net
     

     



    En 1942, le comité d’organisation de la haute couture réglemente le métrage de tissu autorisé par chapeau. Malgré tout, de saison en saison, ces derniers se redressent comme pour défier l’occupant. Les allemands reprochent cette insolente débauche de fournitures à Lucien Lelong[3]. Celui-ci nie toute responsabilité à la haute couture, ces abus étant le fait de modistes qui « réutilisent des tissus sortis des gardes robes particulière pour en draper des formes aussi inesthétiques que volumineuses ». Les admonestations restent vaines. Les galurins ne cessent de croître jusqu’à la libération, atteignant alors la taille de roues de charrettes !

     

     

     

    Sources D.R. -

    http://dona-rodrigue.eklablog.com/mode-annees-40-c744116

    diverses WIKIPEDIA

     

     

    photos google

     

     

     

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    1940

     

     

     

     

     

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    A rare color photograph of late 1940s styles.

     

     

     

     

     

     

    1943

     

     

     

     

     

     

    FRANCE 1944

     

     

     

     

     

     

     

    1941

     

     

     

     

     

    1940

     

     

     

     

     

     

     

     

    1947

     

     

     

    1942

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

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    La mode, activité économique très liée à l’image de la France à l’international, a été un enjeu majeur sous l’Occupation du pays par l’Allemagne nazie (1940-1944). L’Occupation a fait peser sur ce secteur une pression économique importante : interdiction de commercer avec le monde, pénurie de matières premières, marché noir, prélèvements allemands… Loin de brimer la créativité, ces nouvelles contraintes obligent les grands couturiers à repousser les limites de la création en utilisant de nouveaux matériaux et de nouvelles techniques. En ce qui concerne la vie quotidienne, faire du neuf avec du vieux devient le souci premier des Français alors que les cartes de rationnement et le marché noir se développent peu à peu. La haute couture doit s'adapter aux exigences de l'Occupation allemande. Mais celle-ci ne ternit pas le rayonnement et le prestige de la haute couture française.

     

     

     

    A la Libération, des nouvelles habitudes vestimentaires apparus pendant ces cinq années d'occupation naît une mode nouvelle plus à l'écoute des demandes des femmes françaises. À noter que le bouleversement quant à la mode sous l’Occupation se concentre surtout à Paris. En province, si les restrictions ont bien sûr un effet sur l’habillement, le phénomène est plus diffus et les recherches visant à adapter la mode aux contraintes de la guerre se concentrent bien dans la capitale.

      

      

    Les contraintes économiques, matérielles et politiques exercées par la guerre sur le secteur de la mode

    La pénurie vestimentaire (contraintes économiques)

      

     

     

    Sous l'Occupation, de simples gestes habituels, tels changer de chaussures ou acheter un vêtement chaud deviennent un calvaire en raison du rationnement qui n'épargne pas l’habillement ; c'est pourquoi un marché noir voit le jour.

    On peut définir plusieurs causes à cette pénurie vestimentaire:

    • la ligne de démarcation entraîne des difficultés d'approvisionnement d'une région à l'autre : Paris ne reçoit plus de tissu en provenance du Nord, du Pas-de-Calais et des Vosges, les trois quarts des usines de chaussures situées en zone occupée sont incapables d'approvisionner la zone libre.
    • Le manque de main-d'œuvre : un million et demi de prisonniers de guerre sont retenus en Allemagne, des dizaines de milliers d'employés dans les usines de textile et de confection ne sont pas remplacés.
    • Les réquisitions allemandes : en application des conventions d'armistice, les Allemands exigent des livraisons de matières premières dans des quantités très importantes. Ainsi les matières les plus rares et les plus chères comme le cuir et la laine sont expédiées en priorité vers l'Allemagne. Ainsi avant 1939, 60 millions de paires de chaussures à semelle de cuir étaient fabriquées, il n'y en a plus que 8 à 10 millions en 1940 dont 6 millions doivent être livrées au Reich.

      

      

    Les contraintes juridiques

    Cette pénurie vestimentaire se manifeste sous différentes formes. En octobre 1940 est créé un Comité d'organisation du vêtement chargé de la répartition des textiles. Dès l'été 1940, une sévère réglementation sur le cuir est mise en place alors qu'il s'agit pourtant de la matière première pour fabriquer les chaussures et les accessoires. En décembre 1940, les chaussures à double et triple semelle de cuir sont interdites et à partir de janvier 1941, un décret interdit la fabrication des grands sacs en cuir et réglemente la fabrication des ceintures de cuir qui ne doivent dorénavant pas dépasser quatre centimètres de largeur.

    Parmi les accessoires affectés par les restrictions, le bas de soie est celui qui pose aux utilisatrices le plus de problèmes[1]. Un système de bons d'achat délivrés par la mairie est également mis en place. Il donne droit à l'attribution d'une paire par personne. En septembre 1940, un décret rend obligatoire la déclaration des stocks des matières premières textiles.

    En même temps que la création de la carte de vêtements en juillet 1941 est instaurée une carte d'acheteur couture-création qui est délivrée aux consommateurs de haute couture. En plus de mesures touchant les matières premières, les créateurs doivent respecter un certain nombre de mesures concernant la présentation de leurs collections : en 1941, ils doivent se limiter à la fabrication de 100 modèles et doivent concevoir leurs modèles avec une discipline économique stricte. Cependant quelques maisons de couture bénéficient de dérogations et se voient octroyer un supplément de matières premières contingentées. Ce système de dérogation qui touche 85 maisons de couture en 1941 a sûrement prévenu la disparition de la haute couture.

    On pourrait penser que la création se trouve brimée sous l'Occupation tant les mesures imposées par le gouvernement de Vichy et les Allemands sont contraignantes : les mesures d'avril 1942 interdisent aux créateurs de confectionner des pantalons avec revers, des vestes à soufflets, des pardessus à martingales, elles leur imposent également une longueur maximale pour les ourlets en vue d'économiser le tissu. En juillet 1942, la fabrication de spencer de garçonnet, de veston, de blouse à col marin est interdite.

      

      

    Les contraintes matérielles

    Les conventions d'armistice conclues entre la France et l'Allemagne ont de lourdes conséquences sur la production textile en France : les Allemands demandent qu'on leur envoie d'importantes livraisons de laine et de produits finis. Les créateurs de mode sont donc obligés de renouveler leur savoir-faire une fois les réserves d'avant-guerre épuisées. Ils sont donc obligés de se familiariser avec d'autres matières comme les fibres artificielles (rayonne et viscose seront les plus utilisées) du fait de l'arrêt des importations : la laine d'Australie, le coton des États-Unis, la soie d'Extrême-Orient ne peuvent plus arriver. Cela paralyse également les usines de parfum de Grasse et Cannes qui ne peuvent plus recevoir de fleurs de Madagascar ou de Bulgarie et sont obligées de réduire leur production.

     

     

     

    La défaite entraine des conséquences matérielles : la ligne de démarcation empêche certaines femmes de s'habiller à Paris donc elles reportent leurs demandes sur des couturières locales qui deviennent vite surchargées de travail.

    Jusqu'au 7 juillet 1940, Lyon est occupé par les Allemands, pourtant même après être redevenue libre, la « capitale de la soie » ne peut plus assumer son rôle : les tissus précieux disparaissent des comptoirs ou partent vers l'Allemagne, ainsi le maréchal allemand Hermann Göring s'en fait expédier de très grosses quantités. Il devient très difficile de se procurer ne serait-ce que de la laine ou du coton.

     

      

      

    La réaction des consommateurs

    Ces pénuries vestimentaires obligent donc les hommes et les femmes françaises à se munir d'une carte de points textiles pour acquérir de nouveaux vêtements. Les plus riches d'entre eux achètent leurs habits au prix fort au marché noir au après des grands couturiers mais cela représente une minorité. La guerre et l'Occupation transforment la mode : le vêtement doit avant tout être pratique c'est pourquoi les créateurs rivalisent d'ingéniosité pour en faire des pièces à la fois utilitaires et esthétiques avec peu de moyens.

      

      

      

    Les femmes face aux restrictions

    Les difficultés au quotidien

    Les mères de famille, qui assument traditionnellement et totalement les tâches domestiques que la guerre et la pénurie rendent encore plus pesantes, vivent mal les contraintes de l’Occupation. Le ravitaillement est pour elles une obsession : dès 5 heures du matin, d’après des rapports de police de 1942, des ménagères se pressent devant le magasin Au Bon Marché pour obtenir un peu de pain et de matière grasse. La journée d’une parisienne est ainsi rythmée par de nombreux déplacements et d’interminables queues pour obtenir des tickets de rationnement et acheter de quoi manger. Les déplacements doivent être rapides et se font à vélo. Dominique Veillon explique que l’univers des femmes est limité à « Vivre et survivre »[4]. Pourtant, la créativité des parisiennes semble se jouer de l’occupation. On a par exemple le modèle d’une ceinture composée ironiquement petits objets représentant les boissons qu’on ne peut trouver à cause des restrictions.

     

      

      

    Une nouvelle garde-robe grâce au système D

    Chez la femme, on essaie donc de renouveler sa garde-robe en fonction de ses besoins et surtout de ses moyens : la garde-robe minimum au-dessous de laquelle une femme est autorisée à faire une demande de bons est « deux robes, deux tabliers ou blouses, un imperméable, deux paires de gants d'hiver, un manteau d'hiver, trois chemises de jour, deux combinaisons, trois culottes, six paires de bas, six mouchoirs ». Par conséquent l'acquisition d'un nouvel habit se fait de manière stratégique. C'est pourquoi les magazines féminins et la radio se mettent à prodiguer des conseils aux ménagères pour contourner les restrictions : elles sont encouragées à choisir des vêtements qui font plus d'une saison, de confectionner elles-mêmes leurs robes en raccommodant des pièces de tissus différents. Les femmes trouvent donc auprès des magazines féminins une aide précieuse pour faire face à leurs problèmes quotidiens :

     

    1040Le Petit Écho de la Mode, Marie-Claire et Le Figaro proposent des solutions miracles pour contourner les tickets de vêtements. Les femmes sont sommées de tirer profit du moindre bout de tissu pour confectionner par elles-mêmes de nouvelles pièces sans points ni marché noir, la récupération devient donc indispensable car il n'y a pas moyen de faire autrement.

    Dans son ouvrage La mode sous l'Occupation, Dominique Veillon affirme qu'un « quotidien parisien, Le Matin, en août 1944, donne la marche à suivre pour fabriquer soi-même des mocassins »[7]. Tout le monde cherche à confectionner par lui-même un accessoire qui complètera sa tenue : on fouille dans les armoires et les tiroirs à la recherche d'un bout de dentelle ou de laine qui pourrait retrouver une seconde jeunesse.

    Dans ce même esprit de la récupération des vêtements usagés se développe le marché aux Puces qui est un bon moyen de trouver à bas prix des pièces de qualité.

      

     

    Gene Tierney - 1941

      

    Un devoir de dignité face à l’occupant

    « Tact, discrétion et sobriété sont les principales caractéristiques de la mode »[8] vestimentaire sous l’Occupation. En effet, dès le début des hostilités le tailleur s’impose et le gouvernement met en avant une mode géométrique, structurée dont les modèles « sont adaptés aux circonstances présentes : sobriété dans les coloris et simplicité dans la ligne . Cependant, ces silhouettes se révèlent pleines de créativité quand on s’intéresse aux accessoires de mode, souvent extravagants et démesurés. L’inventivité dans la mode chez les Parisiennes sous l’occupation témoigne d’un devoir de « dignité » face à l’occupant. Si les gants et surtout les chapeaux témoignent d’une résistance face à l’austérité imposée par l’occupation, ce n’est pas le cas des foulards qui semblent au contraire particulièrement utilisés par le gouvernement pour des fins de propagande.

      

      

      

    Une nouvelle mode masculine

    La pénurie se fait encore plus ressentir chez les hommes en effet les règles de rationnement sont encore plus strictes : en 1942, elles interdisent pour les costumes ou les pardessus tout soufflet, pli, creux, empiècement, martingale, gilet croisé et les culottes de golf.

     

     

    Le pantalon n'a quant à lui plus droit qu'à une seule poche-revolver. De ces contraintes naît une nouvelle mode masculine : celle du zazou.

     

     

     

    Cet accoutrement est inspiré du zoot suit d'origine afro-américaine : veste trop longue, au épaules tombantes, aux tissus voyants, pantalons serrés en entonnoir à dix centimètres au-dessus de la cheville, souliers à triple semelles, socquettes blanches et fine cravate, le zazou définit une nouvelle silhouette, une nouvelle mode qui se veut résolument jeune. Mais le zazou symbolise aussi un nouvel état d'esprit. Il s'agit du premier mouvement de revendication populaire d'une jeunesse qui impose ses propres codes : jazz, swing, le zazou danse sur les rythmes américains et entend bien s'exprimer contre la toute-puissance de ses aînés.

      

      

    La réaction des créateurs

    La nécessité du système D chez les créateurs

    La recherche d’un compromis entre élégance et restrictions

    Même les créateurs se mettent à faire de nouvelles pièces avec des vieilles, par exemple ils sont vite obligés de récupérer le fil qui a déjà servi sur de vieux vêtements faute de pouvoir s'en procurer.

    L'activité reprend dans la haute couture, c'est ce que le directeur de la maison de couture Jean Patou affirme dans un reportage de Violette Leduc réalisé pour le compte du magazine féminin Elle fin août 1940 : « il faut tirer un trait sur le passé, se persuader qu'on ne construit pas du neuf avec de vieux débris et rajeunir la couture ». Jeanne Lanvin explique quant à elle qu'il faut « s'adapter aux circonstances actuelles en créant du simple qui soit très beau », Nina Ricci, se montre pour sa part optimiste sur l'avenir de la haute couture: « mes clientes qui avaient tout perdu pendant l'exode viennent me voir et remontent leur garde-robe. Je vous affirme que mes ouvrières n'ont rien perdu de leur agilité, de leur ingéniosité pendant leur inactivité forcée ».

     

     

     

    Combiner le manque de matériau et l'élégance est un vrai casse-tête pour les créateurs, face aux nouveaux impératifs de rationnement, les créateurs se doivent d'inventer des solutions de remplacement. Ainsi des matières comme le caoutchouc, les vieux pneus, l'acier, le bois ou la paille tressée sont utilisées comme ressemelage pour remplacer le cuir. Les bottiers s'efforcent toutefois de créer des gammes de chaussures séduisantes et accessibles.

     

     

     

    Des avancées spectaculaires ont lieu à l'issu des années d'occupation notamment au niveau de l'utilisation des textiles artificiels pour remplacer la laine, cela aura pour conséquence de révolutionner l'habillement et d'engendrer une nouvelle mode qui perdure dans les années 1950 et 1960.

     

      

      

     

    Le retour aux matières naturelles

    À partir de 1941, le semelage de bois devient à la mode, le magazine féminin Marie-Claire annonce d'ailleurs à ses lectrices qu'« elles arrivent de la forêt, les chaussures de l'armistice ». La semelle de bois devient donc un grand classique de la mode sous l'occupation. Maurice Chevalier en fait même un titre de chanson : La Symphonie des semelles de bois. Les couturiers s'accommodent de cette restriction qui touche le cuir pour former leurs tenues : Maggy Rouff associe ses robes de printemps avec des souliers à semelle de bois dès 1941 et Alix complète ses robes d'été paysannes par des sabots de bois. Même en zone libre, le bois remplace le cuir dans les semelles. Pour encourager la créativité des professionnels de la mode, on leur propose de confectionner des chaussures « hors rationnement » c'est-à-dire en promouvant de nouvelles matières non contingentées comme les cuirs artificiels, les feutres, le bois, la paille, le raphia… Une exposition de ces modèles est organisée au 75, avenue des Champs-Élysées du 3 au 14 juillet 1941 pour les faire connaître au public. Ainsi l'espadrille ou la sandale de plage en raphia remportent tous les suffrages pour la saison estivale mais l'hiver la coquetterie est soumise à rude épreuve : de nombreuses femmes n'ont pas d'autre choix que de se rabattre sur les sabots de bois que l'on enfile sur une paire de chaussons, surtout à la campagne tandis qu'en ville les femmes des classes les plus aisées préfèrent les bottillons fourrés en feutre, en drap ou pour celles qui peuvent se le permettre, en fourrure.

     

     

     

    Pour remplacer le bas de soie, perçu comme un accessoire indissociable de l'élégance, la parfumerie Elisabeth Arden trouve une parade : elle invente une lotion pour se teindre les jambes et lui associe un crayon noir pour dessiner la couture du vrai bas, cela a un succès immense, si bien que d'autres marques se mettent aussi à commercialiser ce produit qui permet de porter un « bas sans maille » qui ne file pas.

     

    La défense du patrimoine culturel français en matière de mode et de luxe apparaît plus fort que les règles imposées par l'occupant : Mme Agnès exprime bien cette envie de résister en montrant que la haute couture demeure plus forte que tout : « si nous manquons de feutre, de soie, de paille exotique, pour nos modèles, moi j'en ferai avec des bouts de ficelle ! » Les créateurs sont donc obliger de travailler avec de nouvelles matières mais il s'agit aussi de les faire accepter au public plutôt réticent au début à acheter des vêtements en fibres artificielles c'est pourquoi la presse et la propagande vont se faire le relais des créateurs en familiarisant les consommateurs à ces nouvelles matières.

      

      

      

    Un reportage dans Elle en 1941 affirme : « autrefois [pour nous vêtir] nous avions à notre disposition tous les animaux de la création. Aujourd'hui, tout est changé. Les évènements, en nous privant des matières premières naturelles, ont bouleversé l'ordre établi […]. Cependant, rassurez-vous. Ce qu'il y a de réel, de positif, pour l'heure présente, ce sont la rayonne et la fibranne, extraites principalement de la cellulose».

     

     

      

      

    Des accessoires réinventés

    La ligne générale de cette mode est la suivante : on élargit les épaules, on raccourcit les jupes et les robes et on accentue la marque de la taille]. Des gants multicolores sont alors à la mode pour égayer ces tenues d’inspiration militaire.

     

     

    Le chapeau : « refuge d’invention et de distinction des femmes comme des créatrices »

    « Paris s’habille toujours ou plus exactement se coiffe toujours, car il semble que toutes les recherches de la mode de soient réfugiées dans les chapeau » Cet accessoire semble être le dernier refuge d’invention et de distinction.

     

     

     

     

    Il se fait symbole de la résistance comme du découragement des français. Alors que la création vestimentaire est fortement menacée par les velléités du régime d’occupation, le nombre de modistes reste à peu près constant entre 1939 et 1945 (à peu près 1900 selon l’Annuaire de la chapellerie et de la mode). Certaines modistes parisiennes acquièrent même une renommée internationale comme la Maison Caroline Reboux, Suzy, Maria Guy, Agnès ou Madame Legroux.

     

     

     

     

     

    L’accessoire de mode dont l’évolution est sans doute la plus significative entre 1940 et 1944 est bien le chapeau bibi minuscule et incliné sur le front au début de la guerre, il se porte ensuite à l’arrière de la tête et se fait de plus en plus gros jusqu’à la démesure en 1944. Les modistes semblent faire abstraction de l’obligation de limiter les quantités textiles employées. Les chapeaux prennent ainsi des formes extravagantes et sont composés de matériaux les plus farfelus, les créateurs cherchent à contourner la morosité et les difficultés liées à la pénurie en créant des couvre-chefs aux proportions insolentes et fantaisistes. Albouy, célèbre modiste parisien, propose en août 1941 une série de chapeaux en papier journal garnis de tulle, de voilette, de rubans ou encore de plumes d’autruche de couleurs vives.

    On dégage deux interprétations politiques de cette tendance :

    • La surenchère de garniture et le volume exagéré peuvent être interprétés comme un élan de dignité face à l’occupant ;
    • La maladresse des compositions traduit pour certains un grand découragement.

      

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    Le foulard, accessoire instrumentalisé par Vichy

    « À la différence des autres accessoires, les foulards s’ornent souvent d’une représentation. En déplier un, c’est ranimer toute une époque. » Certains accessoires exposés au musée Galliera illustrent la propagande du gouvernement de Vichy autour de thèmes privilégiés « Travail, famille, patrie », le « retour à la terre » et le Maréchal lui-même, qui fait alors l’objet d’un véritable culte. Le soyeux lyonnais Colcombet sort une collection de foulards, « Les Carrés du Maréchal », dont les publicités paraissent régulièrement dans la presse. L'Officiel et L’Art de la mode publient notamment les réclames pour :

    • « Les voyages du Maréchal »
    • « Le Coq gaulois »
    • « Le portrait du Maréchal »

    De la même manière, le foulard d’Hermès « Retour à la terre » évoque les travaux des champs en France et dans les colonies. Le même titre est donné à la couverture du magazine Pour Elle du 4 décembre 1940.

    De nouvelles formes de sacs, adaptés aux nouveaux modes de vie de la femme

    Les maroquiniers imaginent de grands sacs munis d’un compartiment propre à dissimuler le masque à gaz. À côté du sac à main traditionnel, apparaît le sac à main en bandoulière, plus adapté aux déplacements à bicyclette. Comme le ravitaillement n’était plus transporté que de cette façon, les sacs deviennent plus grands.

      

      

      

    La haute-couture traversée par divers enjeux

    Un enjeu politique

    Quelle réaction adopter face à l’occupant

    La mode peut aussi permettre d'exprimer sa résistance face à l'occupant. Fin mai 1942 plusieurs ordonnances obligent les Juifs à porter une étoile jaune dès l'âge de six ans. « Selon la huitième ordonnance du 29 mai 1942 : « les Juifs devront se présenter au commissariat de police ou à la sous-préfecture de leur domicile pour y recevoir les insignes en forme d’étoile prévus au paragraphe premier de la dite ordonnance. Chaque Juif recevra trois insignes et devra donner en échange un point de sa carte textile[17]. » Un exemple tragique nous montre que la création ne peut pas transcender les règles exprimées par les nazis : Jo Cardin, une lycéenne, se révolte et confectionne une ceinture en carton sur laquelle elle inscrit le mot « Victoire » avec de petites étoiles jaunes, cela lui vaut d'être arrêtée et emprisonnée[18]. Il est prévu de fabriquer 95 000 étoiles jaunes à Paris et en banlieue. Pour l’ensemble de la zone occupée, 400 000 exemplaires sont imprimés. La société Barbet-Massin-Popelin et Cie remporte l’appel d’offre lancée pour a fourniture de 5 000 mètres carrés de tissus couleur vieil or. C’est dans les ateliers de l’imprimerie Charles Wauters et fils que l’impression et la découpe des étoiles sont réalisées.

     

     

     

     

    Chaque maison de couture a sa propre façon de réagir à l'occupant : cela va du refus net de collaborer à la collaboration pleine et assumée en passant par un minimum de concertation. Par exemple Alix brave les interdits des règles strictes de métrage et n'a que faire des restrictions, elle confectionne même des modèles bleu blanc et rouge qui exaspèrent les Allemands, sa maison est fermée en janvier 1944. Le couturier espagnol réfugié à Paris, Cristóbal Balenciaga est lui aussi obligé de cesser ses créations. Jeanne Lanvin se contente de relations minimales avec les Allemands quant à Jacques Heim qui est juif, il fait l'objet d'une surveillance très poussée, il lui est interdit de faire du commerce, sa maison de couture est même victime des lois de l'aryanisation il est remplacé par un administrateur aryen.

     

     

     

    Cette pratique a été très courante dans le milieu du luxe et choquait peu, certains sont même ravis que « l'atmosphère du commerce de luxe parisien se purifie ». Certain maisons choisissent de cesser une partie de leurs activités durant les années d'occupation comme Schiaparelli, Chanel et Molyneux. Le cas de Gabrielle Chanel est sujet à des polémiques : la relation amoureuse de « Mademoiselle » avec un officier allemand est connue de tous mais son degré de collaboration avec les officiers allemands est source de controverses. D'autres maisons de coutures n'auront aucun scrupule à collaborer avec les Allemands et à faire des affaires avec eux ou avec les trafiquants du marché noir. C'est le cas de Jacques Fath qui participe à toutes les réunions franco-allemandes avec sa femme. Maggy Rouff et Marcel Rochas sont des interlocuteurs réguliers des Allemands et des établissements comme Révillon et Toutmain acceptent de fournir l'armée allemande en gilets de fourrure.

      

    Jean PATOU 1941

      

    L’épuration du milieu de la mode

    Les Allemands fréquentent les mêmes cercles mondains que certains grands couturiers. A la Libération, pourtant l'épuration touche très peu le milieu de la mode et de la haute couture. Pendant un moment il est question de créer une Commission d'épuration de la couture mais cette proposition est abandonnée au profit de Comités régionaux interprofessionnels d'épuration qui regroupent plusieurs sections professionnelles. On peut expliquer les raisons de ces réticences à juger les grands couturiers auteurs de collaboration par motifs économiques. En effet il apparaît difficile au sortir de la guerre d'empêcher les grandes maisons de couture de mettre leur savoir-faire au service du redressement du pays puisque le domaine du luxe est directement exploitable et très rentable. De toute évidence, les États-Unis, les pays d'Amérique latine et les Européens en général sont très demandeurs des produits de luxe français après en avoir été privés pendant des années. Ainsi on ferme les yeux sur les trop grandes complaisances faites aux Allemands quand les auteurs sont de grands créateurs très demandés aux qualités indéniables.

      

    Un enjeu culturel: sauver le prestige de la haute couture française

    Vichy devient l'un des centres de l'élégance mondaine depuis que le Maréchal Pétain et son gouvernement en ont fait le siège de l’État français. Le Tout-Paris s'y donne rendez-vous : actrices, écrivains, officiers assistent à des soirées et rivalisent de fourrures et de bijoux précieux. Lucien Rebatet décrit bien cette ambiance dans son roman Les Décombres : « Vichy bourdonnait comme un Deauville des plus heureux jours. De la gare à l'Allier, c'était un flot de robes pimpantes, de négligés savamment balnéaires, de veston des grands tailleurs : Hollywood, Juan-les-Pins, les Champs-Élysées, tout Auteuil, tout Passy, toutes les grandes « premières » de Bernstein et de Jean Cocteau, la haute couture, la banque, la Comédie-Française, le cinéma ».

    Les Allemands redoublent d'efforts pour investir la haute couture française. Tous les moyens sont bons pour s'emparer des secrets de création : perquisitions d'ateliers de mode, tentative de débauchage des couturiers… En février 1943, Berlin donne l'ordre de fermer les ateliers de mode, cependant à force de négociations, les couturiers obtiennent un sursis.

     

     

     

    L'Occupation bouleverse les habitudes des et les loisirs des classes les plus riches. Ainsi la côte d'Azur, qui était synonyme avant la guerre de richesse et d'élégance change de style : le luxe est remplacé par le nécessaire, les riches étrangers la désertent. Seuls quelles lieux continuent de remplir leur fonction de temple du luxe et du glamour : le thé dansant au Maxim's de Nice, le Grand Hôtel de Cannes et autres grands palaces restent les lieux de prédilection des artistes et des millionnaires où il fait bon de se montrer dans une ambiance d'avant la défaite.

     

     

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    Le prestige et le savoir-faire français des créateurs de mode parisiens sont enviés par les Allemands. La mode est un des rares domaines qui conserve son prestige et son rayonnement intact après la défaite c'est pourquoi les Allemands vont tout faire pour s'immiscer dans le petit cercle de la haute couture parisienne.

    Certaines associations féminines allemandes s'insurgent contre le diktat de la mode française par exemple la Bund Deutsches Frauens souhaite même « la libération de la tyrannie de la haute couture parisienne »[

    Le Reich allemand veut mettre sa main sur la mode française, il a même l'intention de faire de Berlin le centre culturel et artistique de la nouvelle Europe aux dépens de Paris en transférant les ateliers des créateurs à Berlin et à Vienne.

     

     

    Lucien Lelong

     

     

    Néanmoins du fait des résistances exprimées par le directeur de la Chambre syndicale de la Haute couture parisienne Lucien Lelong ils renonceront à ce projet de centralisation du commerce de mode qui n’apparaît pas comme une priorité donc la mode française restera autonome mais elle devra traiter étroitement avec l'occupant pour se maintenir.

     

     

     

     

    La haute couture française ne doit pas seulement lutter contre l'occupant allemand, elle est également concurrencée par la mode américaine. En effet les américains innovent grâce à une industrie compétitive et bien gérée. Ainsi le ready-to-wear américain se développe considérablement : les modèles sont reproduits à grande échelle dans différentes tailles et des catalogues de vente par correspondance les présentent sur des vedettes de cinéma comme Gloria Swanson ou Joan Crawford. Néanmoins il ne faut pas confondre l'industrie du ready-to-wear ou ready-made du milieu du XXe siècle avec l’industrie moderne du prêt à porter.

    Pour continuer à promouvoir le génie créateur français, une campagne de publicité est lancée en faveur des industries de luxe françaises en 1941. Elle consiste, en contournant la censure allemande, à diffuser la haute couture française dans les pages des magazines et quotidiens comme Votre Beauté, Les Nouveaux Temps, La Femme Chic ou Images de France. Il s'agit de montrer aux yeux de tous que malgré la pénurie et les contraintes imposées par les Allemands, la haute couture parisienne occupe toujours la première place dans le monde. Peu importe si les modèles des créateurs sont très peu nombreux, l'essentiel est qu'ils soient vus. Certains écrivains défendent également la mode française dans leurs ouvrages comme Lucien François qui écrit Cent conseils d'élégance et L’Éloge de Paris, Germaine Beaumont ou encore la créatrice Maggy Rouff qui signe La Philosophie de l'élégance en 1942.

     

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    Enjeu économique : une recomposition de la clientèle

    Sous l'Occupation, les créateurs ont à faire à de nouveaux clients : les Allemands. Pourvus d'une monnaie qui les avantage sérieusement (le taux du mark est alors fixé à 20 francs alors qu'il en valait à peine 12), les Allemands se ruent dans les magasins de luxe : lingerie fine, parfums, produits de beauté… tout ce qui symbolise le luxe parisien est pris d'assaut. Ainsi les grands magasins de la rue du Faubourg-Saint-Honoré ou de l'avenue de l'Opéra font des affaires tant les besoins des Allemands semblent illimités. Ainsi, les maisons restantes, environ 60, ont suffisamment de travail pour garder leur personnel. Mais privées de leur clientèle internationale habituelle, elles habillent surtout les épouses ou les compagnes des militaires allemands en place.

    Pour contourner l'interdit de commercer avec l'étranger dans la zone occupée, les grandes maisons de couture ont recours à des subterfuges. On peut citer l'exemple du salon de la haute couture organisé à Lyon en zone libre en mars 1942 où 19 maisons connues se retrouvent pour présenter leurs modèles et espérer toucher la clientèle internationale neutre (Suisses, Espagnols…). Mais ce genre de manifestation reste exceptionnel.

    À la Libération, le 25 août 1944, les GI's américains apportent dans leurs bagages bas nylons, cigarettes, jazz et autres charmes de la société de consommation made in USA qui s’ancrent durablement dans la culture de la mode à la française. En contrepartie, beaucoup d'entre eux ramèneront des flacons de N° 5 de Chanel à celles qui les attendent outre-Atlantique. Jamais les échanges et les relations entre les Alliés n'ont été aussi intenses qu'à cette époque.

      

      

    Un renouvellement des styles : le New Look

    Entre 1945 et 1946, une exposition intitulée « Le Théâtre de la Mode » est organisée au Louvre, son retentissement est considérable, elle a une influence décisive pour le futur de la haute couture parisienne après la Seconde Guerre mondiale.

    Après plusieurs années d'occupation, les Françaises aspirent à un renouvellement des styles. le Vogue français, qui a arrêté d'être publié en 1940, est de nouveau diffusé, d'abord épisodiquement, puis régulièrement à partir de 1947. Pierre Balmain, Mme Carven… ouvrent leurs maisons de couture dès 1945, Balenciaga triomphe. Mais c'est Christian Dior, quelque temps après, qui lors de la présentation de sa nouvelle collection en février 1947 rompt définitivement avec la mode d'avant-guerre : jupes larges, corsages bustiers, robes longues… une autre féminité triomphe : cela fait l'effet d'une bombe et révolutionne le petit univers de la mode, le style New Look de Dior est prêt à s'imposer au monde entier.

     

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    Mademoiselle "SWING"...

      

     

    Suite à plusieurs demandes d'amies à propos de la mode 40's, j'ai pensé faire ce petit guide. Si le style vous intéresse voici quelques trucs qui, j'espère, vous amuseront.

     

    Comment décrire la parfaite Swing Girl?

     

    Si vous écoutez les vieilles chansons Swing "made in France" ( rien à voir avec la musique nord-américaine croyez-moi! ), les textes sont très amusants, si une fille est intéressante et dégourdie on dit d'elle qu'elle est "Swing".

     

    Il n'y a jamais eu de réelle explication sur ce qu'est être "Swing", on comprend juste que c'est "cool". Voici quelques paroles : "elle est Swing, Swing, Swing, je la trouvai divine!". Ou bien encore, "Elle est Swing et je l'aime!" Vous allez rire mais lorsqu'on écoute ses chansons on a qu'une envie : être Swing!

     

    Que peut-on qualifier de Swing? Pour ma part je veux vous parler du "total look fortise" (comme on dit à Paris), mais aussi de l'adaptation de vêtements d'aujourd'hui avec lesquels on peut jouer. Il n'est pas évident de sortir tous les jours habillée comme Rita Hayworth ou Ingrid Bergman dans Casablanca! Juste pour les cheveux je vous dis pas!

     

    Bim Bam Baby XOX

     

    « Les ressources d’une femme de goût sont infinies », clame Mode du jour dans son numéro du 9 octobre 1941. En ces temps de privations, faute de moyens, ces dames ont des idées. Dans Paris occupé, elles déploient des trésors d’inventivité pour garder le cap d’une élégance exemplaire, bien que bricolée. Les grandes maisons de couture s’adaptent au manque de matériaux, les magazines rivalisent de trucs et d’astuces. On détourne, transforme, recycle. Tailleurs en tissu d’ameublement, chapeaux en papier journal, sacs Lanvin parés d’une bandoulière de bretelles, chaussures en raphia ou pulls en poil de chien ! 400 trésors piochés dans les archives du musée Galliera rendent ici un hommage foisonnant à la débrouille, mais aussi à l’esprit de résistance des élégantes : une cocarde planquée dans une doublure, des tracts ou des armes légères dissimulés dans des sacs à double fond, un drapeau tricolore arboré sur une broche. LPARISes Parisiennes ? Du chic... et du chien !

     

     

    En France, durant la seconde guerre mondiale et surtout l’occupation, les couvre-chefs rivalisent de fantaisie. Ce phénomène ne connaît aucun écho à l’étranger. Paris se trouve alors coupé du reste du monde. Non seulement les clientes anglo-saxonnes ne peuvent plus assister aux collections, mais les périodiques français sont sévèrement restreints par les allemands.

    PARIS

    Et quand bien même elles auraient eu connaissance des extravagances des modistes françaises, je doute que les américaines et les britanniques les auraient suivies. Ces dernières, mobilisées par l’effort de guerre, mettent en veilleuse leur coquetterie. Gaspiller son énergie à des frais de toilettes, alors qu’Albion est assiégée, est jugé peu patriotique. Les chapeaux sont soumis à une taxe de 33%, comme des articles de luxe. Le clergé anglican autorise désormais ses ouailles à assister à l’office tête nue.

     

    A rebours, la France ayant rendu les armes, les Parisiennes se font un devoir de rester à la hauteur de leur réputation d’élégance. Le Reich cherche par tous les moyens à saper l’influence de Paris, pour faire de Berlin la nouvelle capitale de la mode. Arborer ces galurins invraisemblables devient un moyen de résister, sinon à l’occupant, du moins à la morosité résultant de l’occupation.


    PARIS

    En 1939, les chapeaux de ville sont souvent des déclinaisons autour du feutre d’homme. Pour les occasions habillées, la tendance est aux mini toques enrubannés, bibis emplumés, et autres couvre-chefs de poupées. Ces ornements de tête, plus que chapeaux dignes de ce nom, se portent très inclinés sur le front (généralement du côté droit). La déclaration de guerre y ajoute des coiffures d’inspiration martiale. Les parisiennes affichent des shakos, des chéchias, des Glengarries[1]ou des bonnets à poils de soldats d’opérette.

     

    Les Allemands entrent dans Paris le 14 juin 1940. Le 22 juin, l’armistice est signé à Rethondes. Ses clauses comportent l’occupation de la moitié nord du pays, qui réduit la capitale au rang de simple préfecture. Le Reich exige en outre 400 millions de francs par jour et l’entretien des troupes allemandes. Les réquisitions massives viennent s’ajouter aux problèmes de production et d’approvisionnement. Les produits de première nécessité se font rare. Les stocks de laine et de coton s’épuisent. Seule la viscose reste disponible, et encore, sévèrement rationnée. On tente de la mélanger à des ersatz (cheveux, poils de lapin voire de chien…).

    PARIS

    A coté de feutres plutôt sages, l’hiver 1940 voit le début de l’épidémie de turban. Bien que quelques cas isolés aient été observés dans les années 30, ce dernier se répand durant les années de privation, pour des raisons de commodités. D’une part, il ne risque pas de s’envoler à vélo. Et puis, les coupures d’électricité rendent les mises en plis difficiles. Quant au shampoing, il est non seulement rationné, mais de piètre qualité. Le turban sert souvent de cache misère aux tignasses mal entretenues. Pour l’ouvrière des pays belligérants, encercler ses cheveux d’un foulard plié en deux, cela permet d’éviter de les salir et les maintient en place[2]. Mais le turban de haute mode est une forme endémique typiquement française. Les modistes inventent de fins drapés et de savants bouillonnés, auxquels une bande de sparterie ou un fort galon donne de l’ampleur.

     

    Les femmes sont confrontées à l’impossibilité de renouveler leur garde robe. Par un mécanisme de compensation, les chapeaux deviennent la seule note habillée, le seul espace de liberté. Pour oublier leurs semelles de bois et leurs vêtements élimés, les belles arborent des folies en tête. L’été 1941 voit des oiseaux empaillés faire leur nid dans les coiffures, et de petites corbeilles de fruits tenir lieu de couvre-chefs.

    PARIS

    Un chapeau peut se faire dans une chute de tissu de récupération, voire les matériaux les plus improbables. Mme Agnès propose des modèles en copeaux de bois et en coton hydrophile, Rose Valois expérimente le papier buvard, d’Albouy le papier journal chiffonné. J’en ai eu un, portant la griffe d’une obscure modiste de Boulogne, fait en pellicule de film usagée, provenant probablement des studios de Billancourt.

     

    En 1942, le comité d’organisation de la haute couture réglemente le métrage de tissu autorisé par chapeau. Malgré tout, de saison en saison, ces derniers se redressent comme pour défier l’occupant. Les allemands reprochent cette insolente débauche de fournitures à Lucien Lelong[3]. Celui-ci nie toute responsabilité à la haute couture, ces abus étant le fait de modistes qui « réutilisent des tissus sortis des gardes robes particulière pour en draper des formes aussi inesthétiques que volumineuses ». Les admonestations restent vaines. Les galurins ne cessent de croître jusqu’à la libération, atteignant alors la taille de roues de charrettes.

    PARIS

     

    Erwan de Fligué (Falbalas)

    [1]Le Glengarry est Calot des troupes écossaises. La présence des alliés britanniques lança aussi la mode du tartan et celle du bleu royal air force.

     

    [2]Le turban de Rosie the riveter est devenu une véritable icône américaine.

     

    [3]Alors président de la chambre syndicale de la couture

     

     

     

     

     

     

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    La mode dans la seconde guerre mondiale La mode dans la seconde guerre mondiale

    La campagne make and do mend

     
     
     
    Make do and mend :
     
    ça veut dire faire durer et raccommoder en anglais.
     
     
     Patois normand
      
      
    C'était le titre d'une campagne "publicitaire" pendant la seconde guerre mondiale en Angleterre. Comme toutes les matières premières étaient réquisitionnées pour l'effort de guerre, il n'était pas facile de s'habiller d'autant plus que les vêtements étaient rationnés :
     
    il fallait un certain nombre de tickets pour obtenir un vêtement et le nombre de ticket était très limité. D'où la nécessité d'une campagne pour encourager les gens à économiser le plus possible, et qui s'adresse en particulier aux femmes qui à l'époque avaient toutes des bases en couture.
     
     
     
     
        
     
     
     
    Les magasines féminins ont bien entendu beaucoup contribuer à faire connaître cette volonté politique.
     
     
       
     
    A cette époque rien ne se perdait ou plus précisément personne ne pouvait se permettre le luxe de laisser des restes, des chutes. On utilisait donc les fins de pelotes pour fabriquer des gants en filet ou on les insérait dans des pulls aux nombreux motifs de Jacquard : ainsi on utilisait les restes et on se fabriquait un modèle unique.
     
    Exemples de magasines féminins qui présentent des modèles pour réutiliser les fins de pelotes :
     
     
     
    PEINTRES XIXè siècle
     
     
     
    cette époque les femmes expriment un vrai besoin de se distinguer des autres par leurs vêtements, en les personnalisant, d'autant plus que les vêtements que l'on trouvaient alors dans le commerce étaient assez ternes et tous semblables.
     
     
     
    Patois normand

     

    La mode des années 40 est rythmée par les événements géopolitiques de l’époque. Pour comprendre les grandes tendances, il faut distinguer trois points de repère: la guerre, la libération et l’avènement du New Look de Christian Dior.

     

    1940. Le début de la décennie est marqué par la Seconde Guerre Mondiale. Les maisons Chanel et Vionnet ferment leurs portes, même si d’autres ateliers (Lucien Lelong, Elsa Schiaparelli) restent ouverts. Il s’agit pour eux de préserver la tradition française de la couture sous l’occupation. Les restrictions qu’impose la guerre ne permettent pas à la mode de créer des nouvelles tendances.

     2GM3

      

    Les premiers tickets de rationnement apparaissent en 1941 : ils concernent dans un premier temps l’achat de produits textiles.

     

    La zone occupée connaissant une pénurie de vêtement, les collections de 1939 domineront la mode des années 40 pendant la guerre.

     

     

     

     

    Pour faire face aux restrictions de la guerre, il est de bon ton d’adapter soi-même ses tenues à son rythme de vie. La silhouette féminine du début des années 1940 a les épaules larges, la femme porte des robes raccourcies, à la taille serrée et ceinturée, et à manche ballon. Petit à petit, les gros manteaux sont abandonnés pour laisser place à la veste, telle celle des hommes, souvent portée sur plusieurs couches.

     

     

    Les premières semelles compensées apparaissent pour allonger la silhouette féminine.
     

     

    Au sortir de la Seconde Guerre Mondiale, l’industrie de la mode et du textile est mal en point. Les Français cherchent désespérément à s’amuser et la mode des années 40 s’adapte à la vie mondaine retrouvée.

     

     

     

     

    Les femmes renouent avec la féminité : elles portent de grandes robes sous des capes, leurs épaules sont souvent nues et l’on entrevoit leur poitrine grâce au décolleté en U. Progressivement, les jupes s’allongent, jusqu’à atteindre, dès février 1947, quelques centimètres au-dessus des chevilles.
     

     

     

     

    Le 12 février 1947, le Tout-Paris découvre la collection Corolle d’un certain Christian Dior qui vient d’ouvrir sa maison de couture. Les acteurs de la mode des années 1940 assistent à une mini-révolution : les jupes sont à peine à trente centimètres du sol, la taille est extrêmement marquée ce qui met la poitrine en avant et les épaules s’arrondissent : c’est le New Look. Christian Dior crée des femmes fleurs, il répond aux rêves de féminité des Françaises. Très vite, l’Europe et l’Amérique succombent à la femme Dior.

     

     

    Alors que les tickets de rationnement sont toujours en service (ils le seront jusqu’en 1949), Christian Dior choque : il utilise près de 20 mètres de tissu pour la confection d’une robe, quand auparavant il ne fallait en compter que 3. Cela n’empêchera pas son New Look de s’imposer à travers le monde et d’être une des tendances dominantes de la décennie suivante.

     
    Source :
     
     
     
     
     
     
     
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    MODE SOUS L'OCCUPATION

     

    http://www.decitre.fr/gi/55/9782228893855FS.gif

      

      

    Dans une France tétanisée par la défaite et l'Occupation, la vie quotidienne se complique :

    des marchandises aussi usuelles que le fil disparaissent, et acheter un vêtement devient vite illusoire.

    Les femmes rivalisent d'ingéniosité et tirent parti de tout ce qui est récupérable : avec trois fois rien de tissus, des semelles de bois. des chapeaux minuscules ou démesurés, elles réussissent à sauvegarder les apparences et à rester coquettes malgré tout. Pour remplacer les bas, elles se teignent les jambes ; à défaut de laine, leurs robes sont en rayonne ou en fibranne... La haute couture, quant à elle, se maintient et se montre brillante, en dépit des embûches que lui tend l'occupant qui souhaiterait voir enfin triompher les couturiers allemands.

     

    Outre les actrices et une partie de la haute société qui continuent de s'habiller chez les grands couturiers, de nouvelles venues fréquentent les collections : épouses de dignitaires allemands, femmes de collaborateurs et de profiteurs du marché noir. Toutes se retrouvent aux courses, se côtoient dans les grands restaurants, applaudissent aux mêmes spectacles ...

     

     

    Un tableau original de la France des années noires.

    La mode sous l'Occupation

    Dominique Veillon

    Broché

    Paru le : 10/02/2001

    Editeur : Payot


    L'auteur en quelques mots ...

     

    Dominique Veillon, historienne, est directeur de recherche au CNRS (Institut d'histoire du temps présent).


    Elle est l'auteur chez Payot de Vivre et survivre en France, 1939-1947.


    Liens utiles sur le blog :

    Histoire idéale de la mode contemporaine...

    Mode et débrouille vestimentaire sous l'occupation

    Jeanne lanvin, « la petite omnibus » de la mode

    Coco chanel : les revers d'une vie d'élégance


    Crédit photographique : just-trends.blogspot.com/2009/04/la-mode-sous...

     

     

    Article écrit le lundi 20 avril 2009

    Du 20 mai au 15 novembre se tiendra une exposition dédiée aux accessoires de mode durant une période de l’Histoire particulière, qui est celle de l’Occupation, au Mémorial du maréchal Leclerc de Hautecloque et de la Libération de Paris. Le musée de la mode de Paris, le musée Galliera, a aussi collaboré à cette exposition.
     

    Cette expo s’intéressera au fait que les parisiennes de l’époque devaient user du proverbe « rien ne se perd tout se transforme » pour faire face à la période en matière de mode, notamment à cause du régime de rationnements institué en 1940.

     


      

      

    La période n’est donc pas vide à ce sujet en dépit du contexte historique, et en devient même intéressante compte tenu des éléments inhabituels utilisés dans la confection des vêtements tels que papier journal ou pneu.
     

      

    Cette expo, orientée principalement vers l’accessoire, qui n’était pas sans connotation politique, notamment pour les Résistantes, sera aussi entourée de journaux de mode, de photographies, d’affiches de cinéma et même de partitions de chansons.


    Dans le livre La mode du XVIIIème au XXème siècle publié chez Taschen, - qui présente des vêtements sélectionnés dans les collections du Kyoto Costume Institute-, il est bien décrit que la Seconde Guerre mondiale a eu des conséquences dramatiques pour la mode comme la fermeture de nombreuses maisons de haute couture. Pour celles qui résistent les difficultés se posent au niveau de la disparition des clientes et de la pénurie de matières premières.
    Lanvin
    en fait partie et crée des vêtements de la meilleure qualité possible comme par exemple cet ensemble de jour aux épaulettes carrées et à la ligne élancée :

     

     

      
    Autre problème : l’Allemagne qui occupe Paris donc, a dans l’esprit l’idée de délocaliser l’industrie de la mode parisienne à Berlin ou Vienne et le statut de la mode parisienne n’est pas sans difficultés à conserver.

    Au sujet du régime de rationnement, on apprend dans ce livre qu’il y avait par exemple interdiction d’utiliser plus de 4 mètres de tissu pour un manteau ou que par exemple la rayonne était une des rares matières disponibles à l’époque et qu’il fallait des tickets de rationnement pour s’en procurer.

    La France n’est pas la seule à se confronter aux restrictions et en 1942 le US War Production Board règlemente la confection, en particulier sur les économies d’étoffe : on insiste pour produire la jupe droite sans pli mais la jupe évasée est strictement interdite.

    En conséquence de cette pénurie d’étoffe, les femmes commencent durant cette période à s’habiller plus court et plus serré, et l’influence militaire est bien sûr présente.

    Concernant les accessoires, le rationnement ne s’applique pas aux chapeaux et c’est l’apparition de grandes capelines et aussi des chaussures à semelle de liège faute de cuir, en situation de pénurie.

    Cette période va aussi favoriser l’essor du prêt-à-porter américain et son style plus décontracté du fait du déclin de la mode parisienne .
     
     
     
     

    Mais dés 1944, lors de la Libération, la mode parisienne est de retour. C’est notamment à ce moment là qu’un certain Balmain présente sa première collection et en 1947 c’est au tour du « New Look » de Christian Dior de créer l’événement. Le titre de capitale de la mode pour Paris est alors encore plus fort qu’avant la guerre qui étrangement pour la mode a été un mal pour un bien.

    Voici quelques illustrations de vêtements de l’époque que vous pouvez trouver dans le livre La mode du XXième siécle de John Peacock :
     
     
     




     

     

    Et vous vous aimez la mode de cette époque? et si non vous préférez laquelle?

     

     

     

     

    .. moi ? celle de la Libération.....!

    et moi celle de la RESISTANCE......

     

     

     

    sources :

    http://www.my-trends.net/2009/04/la-mode-sous-loccupation.html

     

     

     

     

     

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    La France est le pays de la haute couture par excellence. Les Allemands qui y arrivent en juin 40 ne l’ont pas oublié. Ils viennent systématiquement faire un tour dans les magasins de détail et achètent des articles qu’ils rapporteront à leur femme lors de leur première permission.
     

     

    MODE sous l'OCCUPATION ( II )

     

      

    Les magasins se vident ainsi tandis que certaines matières premières comme le cuir, le coton ou la laine sont, en partie, réquisitionnés pour l’armée allemande. Après le rationnement de la nourriture, les Français vont être confrontés au rationnement des chaussures par le ministère de la Production Industrielle. Il faut disposer d’un coupon d’achat délivré par sa mairie pour pouvoir en bénéficier. La procédure du bon d’achat est instituée par la loi du 11 février 1941.

     

     

    Sandales en taffetas violet, semelles compensées en bois, Dunand, 1941

      

      

    Le 17 juin 1941, les vêtements et les articles textiles sont rationnés à leur tour. Les ménages doivent se doter d’une carte de vêtements fournie par leur mairie. Elle contient des tickets points qui devront être échangés contre des articles de magasins à des dates précisées par l’Etat par voie d’affichage.
     

    Pour remplacer les matières premières en partie réquisitionnées par l’Occupant, le « Système-D » français entre en action. Des « Ersatz » de textile apparaissent à partir de fibres nouvelles, ce sont la fibranne et la rayonne. Pour des questions d’économie, ces matières premières sont parfois mélangées à des cheveux qui sont systématiquement récupérés dans les salons de coiffure selon un décret du gouvernement du 27 mars 42.

     

     

     

     

      

    La mode survit cependant en s’adaptant à cette période de crise et les maisons de la haute couture parisienne défilent toujours. Les couturiers sont particulièrement inventifs sur les chapeaux confectionnés à partir de tous les matériaux inimaginables. Les bas de femme sont remplacés par des socquettes ou des teintures ; certaines femmes dessinent même au crayon une fausse couture de bas au dos de leurs jambes. Les femmes circulant beaucoup à bicyclette, les pantalons et les jupes-culottes remplacent les jupes traditionnelles.

     

     


     

      

    Les revues de mode comme Marie-Claire, Mode et Travaux ou Mode du Jour continuent de paraître et donnent des conseils aux ménagères pour se confectionner elles-mêmes leurs vêtements et leurs chaussures à partir de matériaux de récupération. Le bois qui a remplacé le cuir des semelles donne, mêlé à celui des bottes cloutées allemandes, un son particulier aux trottoirs sous l’Occupation.

     

     

     

     

    La guerre paralyse de nouveau l'industrie du textile, les matières premières sont rares et chères. Cette situation impose une mode de circonstance due aux privations : jupe courte (en dessous du genou), épaules carrées, petit chapeau bricolé avec des morceaux de rideau ou turban, chaussures à semelles compensées ou en bois. On peint une fausse couture sur les jambes pour imiter les bas, et puis on s'en passe : à la fin de la guerre, il n'est plus inconvenant de sortir en sandales avec des socquettes.

    C'est aussi l'apparition des zazous.

    C'est en 1947 que Christian Dior relance la mode en instaurant le New Look : ligne ample, taille fine et hanches marquées.

     

     

     

    « Les ressources d’une femme de goût sont infinies », clame Mode du jour dans son numéro du 9 octobre 1941. En ces temps de privations, faute de moyens, ces dames ont des idées. Dans Paris occupé, elles déploient des trésors d’inventivité pour garder le cap d’une élégance exemplaire, bien que bricolée. Les grandes maisons de couture s’adaptent au manque de matériaux, les magazines rivalisent de trucs et d’astuces.

      

      

    On détourne, transforme, recycle. Tailleurs en tissu d’ameublement, chapeaux en papier journal, sacs Lanvin parés d’une bandoulière de bretelles, chaussures en raphia ou pulls en poil de chien ! 400 trésors piochés dans les archives du musée Galliera rendent ici un hommage foisonnant à la débrouille, mais aussi à l’esprit de résistance des élégantes : une cocarde planquée dans une doublure, des tracts ou des armes légères dissimulés dans des sacs à double fond, un drapeau tricolore arboré sur une broche.

      

    Les Parisiennes ? Du chic... et du chien !

      

    Illustration représentant les grandes lignes de la mode des années 1940

     

      

    En France, durant la seconde guerre mondiale et surtout l’occupation, les couvre-chefs rivalisent de fantaisie. Ce phénomène ne connaît aucun écho à l’étranger. Paris se trouve alors coupé du reste du monde. Non seulement les clientes anglo-saxonnes ne peuvent plus assister aux collections, mais les périodiques français sont sévèrement restreints par les allemands.

    Et quand bien même elles auraient eu connaissance des extravagances des modistes françaises, je doute que les américaines et les britanniques les auraient suivies. Ces dernières, mobilisées par l’effort de guerre, mettent en veilleuse leur coquetterie. Gaspiller son énergie à des frais de toilettes, alors qu’Albion est assiégée, est jugé peu patriotique. Les chapeaux sont soumis à une taxe de 33%, comme des articles de luxe. Le clergé anglican autorise désormais ses ouailles à assister à l’office tête nue.



     

    A rebours, la France ayant rendu les armes, les Parisiennes se font un devoir de rester à la hauteur de leur réputation d’élégance. Le Reich cherche par tous les moyens à saper l’influence de Paris, pour faire de Berlin la nouvelle capitale de la mode. Arborer ces galurins invraisemblables devient un moyen de résister, sinon à l’occupant, du moins à la morosité résultant de l’occupation.



    En 1939, les chapeaux de ville sont souvent des déclinaisons autour du feutre d’homme. Pour les occasions habillées, la tendance est aux mini toques enrubannés, bibis emplumés, et autres couvre-chefs de poupées. Ces ornements de tête, plus que chapeaux dignes de ce nom, se portent très inclinés sur le front (généralement du côté droit). La déclaration de guerre y ajoute des coiffures d’inspiration martiale. Les parisiennes affichent des shakos, des chéchias, des Glengarries[1]ou des bonnets à poils de soldats d’opérette.

    Les Allemands entrent dans Paris le 14 juin 1940.

      

    Le 22 juin, l’armistice est signé à Rethondes.

      

    Ses clauses comportent l’occupation de la moitié nord du pays, qui réduit la capitale au rang de simple préfecture. Le Reich exige en outre 400 millions de francs par jour et l’entretien des troupes allemandes. Les réquisitions massives viennent s’ajouter aux problèmes de production et d’approvisionnement. Les produits de première nécessité se font rare. Les stocks de laine et de coton s’épuisent. Seule la viscose reste disponible, et encore, sévèrement rationnée. On tente de la mélanger à des ersatz (cheveux, poils de lapin voire de chien…).

    A coté de feutres plutôt sages, l’hiver 1940 voit le début de l’épidémie de turban. Bien que quelques cas isolés aient été observés dans les années 30, ce dernier se répand durant les années de privation, pour des raisons de commodités. D’une part, il ne risque pas de s’envoler à vélo.

      

      

    Et puis, les coupures d’électricité rendent les mises en plis difficiles. Quant au shampoing, il est non seulement rationné, mais de piètre qualité. Le turban sert souvent de cache misère aux tignasses mal entretenues. Pour l’ouvrière des pays belligérants, encercler ses cheveux d’un foulard plié en deux, cela permet d’éviter de les salir et les maintient en place[2]. Mais le turban de haute mode est une forme endémique typiquement française. Les modistes inventent de fins drapés et de savants bouillonnés, auxquels une bande de sparterie ou un fort galon donne de l’ampleur.

     

     

      

      

    Les femmes sont confrontées à l’impossibilité de renouveler leur garde robe. Par un mécanisme de compensation, les chapeaux deviennent la seule note habillée, le seul espace de liberté. Pour oublier leurs semelles de bois et leurs vêtements élimés, les belles arborent des folies en tête. L’été 1941 voit des oiseaux empaillés faire leur nid dans les coiffures, et de petites corbeilles de fruits tenir lieu de couvre-chefs.

     

     

    1943


    Un chapeau peut se faire dans une chute de tissu de récupération, voire les matériaux les plus improbables. Mme Agnès propose des modèles en copeaux de bois et en coton hydrophile, Rose Valois expérimente le papier buvard, d’Albouy le papier journal chiffonné. J’en ai eu un, portant la griffe d’une obscure modiste de Boulogne, fait en pellicule de film usagée, provenant probablement des studios de Billancourt.

      

     


     
     

      

    En 1942, le comité d’organisation de la haute couture réglemente le métrage de tissu autorisé par chapeau. Malgré tout, de saison en saison, ces derniers se redressent comme pour défier l’occupant. Les allemands reprochent cette insolente débauche de fournitures à Lucien Lelong[3]. Celui-ci nie toute responsabilité à la haute couture, ces abus étant le fait de modistes qui « réutilisent des tissus sortis des gardes robes particulière pour en draper des formes aussi inesthétiques que volumineuses ». Les admonestations restent vaines. Les galurins ne cessent de croître jusqu’à la libération, atteignant alors la taille de roues de charrettes !

     

     

     

     

    Sources diverses WIKIPEDIA

    photos google

     

     Dress

     

     1942

     

     

     

     

     

     

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    1940s Fashion

     

    Copyright © AFP / Lapi / Roger-Viollet

     

    Les années quarante

    Le début de la Seconde Guerre mondiale a changé la face du monde. Avec leurs maris parti au front, les femmes ont du subvenir aux besoins de la famille en travaillant. Le travail des femmes a eu un grand impact sur la mode de l’époque. Après des décennies d’opulances, de libertés, et décadence, un sentiment de responsabilité et de conscience sociale est né auprès de ces dernières. Frappant ainsi le monde de la mode, et les poussant à créer des vêtements utiles et moins extravagants.

     

     

    Art et Culture

      

    La musique des années 40 avait pour but premier de distraire et d’encourager les gens durant cette période de guerre. Le style musical le plus courant était de « Big Band », et la liste des musiciens célèbres de l’époque comprenait Benny Goodman et Count Basie. La musique des années 40 a influencé plusieurs genres musicaux notamment le « Rock & Roll ».

    A la mort de Georges Vuitton en 1936, Gaston-Louis Vuitton prit le contrôle de l’entreprise. Durant l’occupation allemande , Louis Vuitton a collaboré avec le régime de Vichy française dirigé par le Maréchal Pétain et les nazis. Ceux-ci qui étaient responsables de la déportation des juifs français vers les camps de concentration allemands.

    Louis Vuitton a montré son support en ouvrant une usine dont le seul but était de produire des produits glorifiant le gouvernement de Pétain, ce qui permit à l’entreprise d’augmenter ses revenus.

    Helmut Newton était un photographe de mode austr / allemand connu pour ses photographies en noir et blanc. Au cours des années quarante, ses œuvres sont apparues dans de nombreux magazines de mode tels que Vogue, Jardin des Modes, Elle, la Reine, ou encore Marie-Claire…

     

    Le Rationnement

      

    Le rationnement a été introduit afin d’assurer une juste indemnité aux citoyens britanniques. Le fait de rationner la nourriture, les vêtements ainsi que les chaussures, a forcé les femmes à ne porter uniquement ce qu’elles avaient déjà dans leur garde-robe. En 1942, le gouvernement britannique a introduit une loi en vertu du Décret de vêtements civils, qui interdisait l’embellissement les vêtements à la vente. De ce fait, le gouvernement voulait soutenir un style modeste et utile, encourageant l’usage de plis, de poches, de boutons…Tout acte contraire à ce décret était considéré comme illégal et anti-patriotique.

     

     

    1940s Fashion

     

     

    Les Formes et Silhouettes

      

    Comme le rationnement a frappé à plein fouet, il ne restait plus que quelques alternatives notamment les robes bon marché. L’idée de vêtements fonctionnels est devenue essentielle, cela c’est notamment observé dans le choix de tissus simples.

    Les moyens de transports ont changé, les gens favorisaient plus souvent les bicyclettes, ce qui conduit les femmes à porter des jupes plus de plus en plus courtes et moins restreinte. Le costume est devenu également très populaire parmi les femmes de cette époque. Celui-ci était tellement répandu, qu’il a même été acceptable pour les mariées de le porter. Cela est du à son aspect fonctionnel en raison de la nécessité d’une tenue de travail. Les chaussures à talons plats étaient portées avec des vestes à épaulettes carrées qui ressemblaient à la coupe d’un uniforme. 

     

    1940s Fashion Modèle "New Look" de Christian Dior (1905-1957)

     

     

    A la fin de la guerre, les femmes voulaient s ‘éloigner de l’austérité de cette période sombre et cette évasion incluait également les vêtements associés à celle-ci. Christian Dior a annoncé la fin du rationnement en insistant sur l’excès de matériaux et en utilisant des tissus somptueux. Un choix qui s’est avéré très audacieux pour l’époque.

    Le « New Look » de l’été 1947 mettait en avant diverses parties de l’anatomie de la femme tels que le buste, la taille et les hanches réaffirmant ainsi les courbes et la sexualité féminine. Le style consistait à des jupes amples en crinoline portées avec des jupons en tuile. Les vêtements quand à eux étaient souvent à bases de matière légère à tels point qu’ils flottaient, ceux-ci étaient portés avec des bustiers. La veste centrée près du corps était conçu pour aller avec la jupe longue mais elle était également portée avec une jupe droite arrivant au demi mollet.

     

     

    Accessoires 

    1940s Fashion Piscine Molitor

     

     

    En opposition avec le principe des vêtements fonctionnels, les années quarante ont vu l’apparition du bikini moderne. Celui-ci est inventé à Paris, par le couturier Jacques Heim et l’ingénieur Louis Réard. Ce nouveau maillot de bain était composé de deux pièces. En mai 1946 il fut élu «le plus petit maillot de bain” au monde. Réard le nomma le «bikini», à partir à l’île du même nom connue pour avoir été un lieu d’expérimentations atomique. En effet, l’ingénieur pensait que ce nom reflétait bien le style provocateur et révélateur de ce maillot et que celui-ci avait le pouvoir de provoquer des chocs semblables à ceux d’une bombe atomique.

    Réard a modifié le style du maillot en diminuant le bas, il créa ainsi le premier bikini string. Néanmoins, il eut des difficultés à trouver un modèle et a été contraint d’engager une danseuse nue pour porter ses créations.

    Les chaussures de style «Mannish » sont apparues pour des raisons pratiques et sont devenues de plus en plus populaires chez les femmes. Les turbans étaient des accessoires utiles pour les femmes, celles-ci les utilisait comme un dispositif de sécurité pour travailler dans les usines mais aussi comme un moyen de cacher des cheveux en désordre.

      

    Le savoir-faire

      

    Avec l’arrivée du rationnement, le gouvernement a encouragé une politique du «savoir-faire». Celle-ci consistait essentiellement à réutiliser les vêtements qui étaient déjà la votre garde-robe et les mettre aux gouts du jour. Les femmes qui savaient coudre avaient la capacité de créer de nouveaux habits à partir de rien. En effet, celles-ci utilisaient des couvertures, des manteaux et des taies d’oreiller qu’elles coupaient et retravaillaient afin de créer un nouveau vêtement.

    Due au fait que les bas collants se faisaient rares, les femmes dessinaient alors l’arrière de leurs jambes avec l’aide d’un eyeliner pour recréer l’effet des collants. Le tricot était également très encouragée chez les femmes, à tel point que le gouvernement distribuait gratuitement des patrons afin que celles-ci puissent tricoter pour les troupes, soutenant ainsi l’idée que chacun pouvait apporter sa part.

     

     

    zoot Fashion 1940s

     

    zoot Fashion 1943

     

    Vêtements pour Homme

      

    Inspiré directement des « Big Bands », les costumes « Zazou » ou « Fantaisies » étaient très en Vogue durant les années 40. Ceux-ci étaient composés d’un pantalon large taille haute et d’une longue veste. Le Tricot était également populaire notamment auprès des hommes, dont les pulls étaient assez voyant grâce à leurs imprimés vifs.

     

     

     

     

    Les Icones

      

    Les stars du début des années quarante avaient un look simple et net. Bette Davis était une icône qui connue pour son interprétation de personnages antipathiques. Elle était l’une des actrices les plus célèbres de l ‘époque, réputée pour sa personnalité énergétique. Rita Hayworth également connu la gloire au cours des années quarante avec des films comme “Cover Girl” et “Ce soir et tous les soirs”. S’établissant ainsi au statut de sex-symbol et de pin up girl.

     

     

    19040s Fashion Robe de Cristóbal de Balenciaga

     

    Les Créateurs

     

     

     

    Claire McCardell

      

    Claire McCardell est une créatrice de mode proéminente du 20ème siècle. Elle est créditée pour avoir participé à l’orchestration du «Look américain». En véritable pionnière, elle a su créer un cadre confortable, en développant l’aspect pratique du style sportswear. Elle a déclaré: «Je viens d’un pays où règne la production de masse, où chacun a le droit d’être à la mode ». Inspiré par les vêtements masculins et usés, elle avait l’habitude d’utiliser de tissus basiques et était une grande partisane de la démocratisation de la mode.

    Negligee Charles James, 1943 The Metropolitan Museum of Art 

    Charles James fitting a dress for Mrs. Randolph Hearst. Known for his obsessive

    attention to the fit of garments, James created gowns for s

    everal prominent socialites during his career. 

      

    Charles James

    Charles James est considéré comme le premier couturier américain. Connu pour l’esthétique distinguée de ses vêtements, ses créations étaient de vraies œuvres d’art.

      

    De 1942 à 1945, il a collaboré avec Elizabeth Arden en exposant ses créations de haute couture dans son salon. Sa collection la plus marquante a été montrée en 1947 à Paris. Christobal Balenciaga le décrit comme : ” Le meilleur couturier au monde et le seul a avoir établit la couture en une forme d’art à part entière ».

     

    Guccio Gucci

      

    Lors de son séjour à Londres, Guccio Gucci a travaillé dans l’Hôtel Savoy en tant que maître d’hôtel. Impressionné par les bagages luxueux et sophistiqués des clients, ce dernier développa très vite un intérêt pour la maroquinnerie. A son retour à Florence en 1920 , il ouvrit un magasin et y vendit de la maroquinerie de style classique.

    Il gagna sa réputation de qualité, grace à l’expertise des ouvriers qu’il avait embauché. En 1938, élargie sa compagne et s’installe à Rome, ouvrant ainsi son premier magasin de vente au détail. Au cours des années quarante, il a créé le symbole emblématique de Gucci base sur l’emboîtement de la lettre G qui est toujours le logo emblématique de la marque.

     

     

    1940s Christian Dior

     

     

     

    sources

    http://www.catwalkyourself.com/fr/fashion-history/1940s-1950s/

     

     

     

     

     

     

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